Thèse en cours

Structure, développement et évolution des fleurs à gynécée monomère et pseudomonomère au sein des Apiales

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Auteur / Autrice : Polina Karpunina
Direction : Sophie Nadot
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2018
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec Université de Moscou
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Végétal : du gène à l'écosystème
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Écologie, systématique et évolution (Orsay, Essonne ; 2002-....)
Equipe de recherche : Evolution des Angiospermes
référent : Faculté des sciences d'Orsay

Résumé

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Les angiospermes (plantes à fleurs) forment le groupe de plantes terrestres le plus diversifié et incluent de nombreuses plantes à usage alimentaire ou médicinal. La fleur est l’innovation la plus remarquable des Angiospermes et a vraisemblablement joué un rôle majeur dans la diversification de ce groupe. L’étude de l’évolution florale est en enjeu crucial pour comprendre la façon dont les Angiospermes se sont diversifiées au cours du temps, et comprendre comment ce groupe est devenu très largement dominant dans de nombreux écosystèmes terrestres, notamment dans les milieux particulièrement riches en espèces, tels que les forêts tropicales. Les études menées à l’échelle des Angiospermes révèlent l’existence d’une forte corrélation entre les patrons d’organisation florale et les relations phylogénétiques entre familles ordres. La plus grande diversité d’organisation florale est rencontrée dans les groupes ayant divergé précocement au sein des Angiospermes. Les groupes plus dérivés présentent une organisation florale beaucoup plus conservée, traduisant l’existence d’une canalisation et une stabilisation de cette organisation au cours de l’évolution. Ces processus ne sont toutefois pas totalement irréversibles, et ce phénomène de réversibilité vers des plans d’organisation plus instables, observé dans la nature, est utilisé largement en amélioration des plantes et en horticulture. L’un des exemples les plus spectaculaires de réversion vers une large diversité d’organisations florales est rencontré chez les Araliaceae (famille du ginseng, environ 1500 espèces), au sein desquelles une gamme de variation impressionnante est rencontrée au niveau des organes reproducteurs (3-500 étamines et 1-130 carpelles). Il est à noter que la polymérie (multiplication du nombre d’organes) est probablement dérivée et aurait évolué de façon répétée au sein de la famille, suggérant l’existence de multiples relâchements indépendants des contraintes sur l’organisation florale au cours de l’histoire évolutive de la famille. Ce projet de thèse a pour objectif d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes concernant les patrons d’évolution florale et leurs possibles bases génétiques : 1) Combien de fois les caractères floraux (en termes notamment de nombre de pièces florales) ont-ils change d’état, et existe-t-il des corrélations entre les traits floraux ayant pu influer sur la canalisation de l’évolution de l’organisation florale chez les Araliaceae ? Pour répondre à cette question, les états ancestraux des traits floraux seront reconstruits en utilisant le cadre phylogénétique le plus récent disponible pour la famille. Les corrélations entre traits floraux seront étudiées à l’aide de méthodes phylogénétiques comparatives. Le travail sera effectué en partie en Russie (assemblable de la matrice de données) et en partie en France (analyses phylogénétiques). 2) Quels mécanismes génétiques pourraient expliquer les déviations répétées de l’organisation florale typique des Euasteridae observées spécifiquement chez les Araliaceae (une situation unique au sein des Euasteridae) ? Le gène candidat choisi pour aborder cette question est le gène homéotique AGAMOUS (gène impliqué dans l’identité des carpelles chez l’espèce modèle Arabidopsis thaliana). Les gènes homologues à AGAMOUS seront recherchés chez une sélection d’espèces d’Araliaceae représentatives de la diversité florale de la famille, et l’hypothèse selon laquelle une néo- ou sub-fonctionnalisation aurait pu jouer un rôle dans l’évolution répétée de la polymérie dans la famille sera testée. Le matériel sera récolté et fixé en Russie (où des collections vivantes d’Araliaceae sont disponibles), et les expériences seront menées en France. 3) Quelles sont les origines des duplications de gènes et possiblement des génomes chez les Araliaceae ? Une approche de cytogénétique sera utilisée ici, avec l’étude des caryotypes de la sélection d’espèces de la question n°2, afin de détecter d’éventuels changements dans le nombre de chromosomes (dysploïdie, polyploïdie). Le matériel sera récolté et fixé en Russie, et les expériences seront menées en France. 4) Quel est le degré de variabilité du méristème floral chez les Araliaceae, et quelles sont les spécificités de son fonctionnement, en lien avec la variation du nombre d’organes ? Une étude comparative fine du développement floral précoce sera menée chez plusieurs espèces présentant des organisations florales variées, afin de rechercher s’il existe un lien entre les caractéristiques du méristème floral aux stades précoces de développement et la variation du nombre d’organes floraux. Cette partie de la thèse sera effectuées entièrement en Russie. Ce projet de thèse bénéficiera de l’expertise d’une équipe de recherche de l’Université d’Etat de Moscou et d’une équipe de recherche de l’Université Paris-Sud, toutes deux reconnues internationalement, pour apporter une contribution significative à la compréhension de l’évolution et du développement de la fleur, dont les spécificités en font l’une des structures les plus fascinantes jamais produites par les organismes vivants. Les angiospermes (plantes à fleurs) forment le groupe de plantes terrestres le plus diversifié et incluent de nombreuses plantes à usage alimentaire ou médicinal. La fleur est l’innovation la plus remarquable des Angiospermes et a vraisemblablement joué un rôle majeur dans la diversification de ce groupe. L’étude de l’évolution florale est en enjeu crucial pour comprendre la façon dont les Angiospermes se sont diversifiées au cours du temps, et comprendre comment ce groupe est devenu très largement dominant dans de nombreux écosystèmes terrestres, notamment dans les milieux particulièrement riches en espèces, tels que les forêts tropicales. Les études menées à l’échelle des Angiospermes révèlent l’existence d’une forte corrélation entre les patrons d’organisation florale et les relations phylogénétiques entre familles ordres. La plus grande diversité d’organisation florale est rencontrée dans les groupes ayant divergé précocement au sein des Angiospermes. Les groupes plus dérivés présentent une organisation florale beaucoup plus conservée, traduisant l’existence d’une canalisation et une stabilisation de cette organisation au cours de l’évolution. Ces processus ne sont toutefois pas totalement irréversibles, et ce phénomène de réversibilité vers des plans d’organisation plus instables, observé dans la nature, est utilisé largement en amélioration des plantes et en horticulture. L’un des exemples les plus spectaculaires de réversion vers une large diversité d’organisations florales est rencontré chez les Araliaceae (famille du ginseng, environ 1500 espèces), au sein desquelles une gamme de variation impressionnante est rencontrée au niveau des organes reproducteurs (3-500 étamines et 1-130 carpelles). Il est à noter que la polymérie (multiplication du nombre d’organes) est probablement dérivée et aurait évolué de façon répétée au sein de la famille, suggérant l’existence de multiples relâchements indépendants des contraintes sur l’organisation florale au cours de l’histoire évolutive de la famille. Ce projet de thèse a pour objectif d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes concernant les patrons d’évolution florale et leurs possibles bases génétiques : 1) Combien de fois les caractères floraux (en termes notamment de nombre de pièces florales) ont-ils change d’état, et existe-t-il des corrélations entre les traits floraux ayant pu influer sur la canalisation de l’évolution de l’organisation florale chez les Araliaceae ? Pour répondre à cette question, les états ancestraux des traits floraux seront reconstruits en utilisant le cadre phylogénétique le plus récent disponible pour la famille. Les corrélations entre traits floraux seront étudiées à l’aide de méthodes phylogénétiques comparatives. Le travail sera effectué en partie en Russie (assemblable de la matrice de données) et en partie en France (analyses phylogénétiques). 2) Quels mécanismes génétiques pourraient expliquer les déviations répétées de l’organisation florale typique des Euasteridae observées spécifiquement chez les Araliaceae (une situation unique au sein des Euasteridae) ? Le gène candidat choisi pour aborder cette question est le gène homéotique AGAMOUS (gène impliqué dans l’identité des carpelles chez l’espèce modèle Arabidopsis thaliana). Les gènes homologues à AGAMOUS seront recherchés chez une sélection d’espèces d’Araliaceae représentatives de la diversité florale de la famille, et l’hypothèse selon laquelle une néo- ou sub-fonctionnalisation aurait pu jouer un rôle dans l’évolution répétée de la polymérie dans la famille sera testée. Le matériel sera récolté et fixé en Russie (où des collections vivantes d’Araliaceae sont disponibles), et les expériences seront menées en France. 3) Quelles sont les origines des duplications de gènes et possiblement des génomes chez les Araliaceae ? Une approche de cytogénétique sera utilisée ici, avec l’étude des caryotypes de la sélection d’espèces de la question n°2, afin de détecter d’éventuels changements dans le nombre de chromosomes (dysploïdie, polyploïdie). Le matériel sera récolté et fixé en Russie, et les expériences seront menées en France. 4) Quel est le degré de variabilité du méristème floral chez les Araliaceae, et quelles sont les spécificités de son fonctionnement, en lien avec la variation du nombre d’organes ? Une étude comparative fine du développement floral précoce sera menée chez plusieurs espèces présentant des organisations florales variées, afin de rechercher s’il existe un lien entre les caractéristiques du méristème floral aux stades précoces de développement et la variation du nombre d’organes floraux. Cette partie de la thèse sera effectuées entièrement en Russie. Ce projet de thèse bénéficiera de l’expertise d’une équipe de recherche de l’Université d’Etat de Moscou et d’une équipe de recherche de l’Université Paris-Sud, toutes deux reconnues internationalement, pour apporter une contribution significative à la compréhension de l’évolution et du développement de la fleur, dont les spécificités en font l’une des structures les plus fascinantes jamais produites par les organismes vivants.