Thèse en cours

La vie simple chez Horace : réappropriation poétique d'un trait culturel, moral et politique

FR
Auteur / Autrice : Juliette Gaillemain-Meeus
Direction : Bénédicte Delignon
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues et littératures anciennes
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2018
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....)

Résumé

FR

Ce travail se propose d’étudier le thème de la vie simple dans l’œuvre d’Horace. Par vie simple, nous entendons non seulement la frugalité, mais aussi la modestie du logement et de la tenue. Ce mode de vie, longtemps rejeté par l’aristocratie archaïque, acquiert ses lettres de noblesse après la seconde guerre punique pour devenir, sous l’influence de la philosophie hellénistique, l’attitude vertueuse du Romain par excellence. L’étudier chez Horace offre la possibilité d’observer ses implications morales et politiques, dans la mesure où le poète est proche du cercle de Mécène et d’Auguste lui-même. Horace étant nourri de philosophie grecque, une telle étude permet aussi de voir comment un Romain parvient à adapter à la morale romaine traditionnelle des concepts philosophiques étrangers. Le thème de la vie simple ne ressortit cependant pas uniquement à la vie morale, mais occupe également une place de choix dans la tradition poétique. L’œuvre d’Horace offre de ce point de vue l’occasion d’analyser les ressorts métapoétiques d’un tel sujet, en particulier dans le cas de la satire, que le poète cherche à expurger des excès qu’il identifie chez son fondateur, le poète Lucilius. Dans un premier moment, nous nous demanderons donc dans quelle mesure Horace s’inscrit dans la tradition morale romaine en abordant le thème de la vie simple, et ce que peuvent signifier les écarts qu'il s'autorise. Nous nous pencherons ensuite sur l’héritage philosophique d’un tel motif. Un dernier moment sera consacré aux propriétés poétiques de la vie simple : par le parallèle établi entre vie simple et humilité de l'expression, Horace propose une nouvelle manière de composer de la poésie.