Thèse soutenue

Évaluation de la résilience de systèmes agricoles européens à des conséquences du pic pétrolier mondial à l'aide d'un modèle dynamique de flux d'azote

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Auteur / Autrice : Corentin Pinsard
Direction : François LégerSophie Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 20/05/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : référent : AgroParisTech (France ; 2007-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Laboratoire : Sciences pour l'Action et le Développement : Activités, Produits, Territoires (SADAPT)
Jury : Président / Présidente : Philippe Martin
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Nesme, Josette Garnier, Magali Jouven, Xavier Poux, Petros Chatzimpiros, Jean-Denis Mathias
Rapporteurs / Rapporteuses : Thomas Nesme, Josette Garnier

Résumé

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Les systèmes agricoles (SA) européens sont actuellement dépendants des énergies fossiles, entre autres pour la synthèse des engrais azotés et l’import de nourriture animale (intrants). Or le pic pétrolier mondial pourrait être atteint d’ici 2030, et entrainer un renchérissement de ces intrants, et une diminution de la capacité des agriculteurs à les acheter. Ainsi, cette dépendance questionne la résilience de ces SAs, c’est-à-dire leur capacité à maintenir la production de nourriture. L’objectif de cette thèse était d’évaluer la résilience de SAs européens à des contraintes sur l’import en intrants. Pour y répondre, j’ai développé un macro-modèle dynamique de bilan d’azote d’un SA constitué de 3 compartiments (cheptel, plante et sol) et de deux usages des sols (prairies permanentes et cultures). J’ai exploré ce modèle pour des SAs en France (élevages de bovins viande extensifs, grandes cultures ou élevages de monogastriques intensifs) et au Portugal (élevages de bovins viande extensifs). J’ai exploré 2 composantes de la résilience: (1) la robustesse, c’est-à-dire leur capacité à maintenir la production de nourriture face à une baisse progressive de l’import en intrants, en mode simulation, et (2) et le potentiel d’adaptabilité, c’est-à-dire les changements de compositions cultures-cheptel envisageables pour augmenter la robustesse, en mode optimisation multi-objectif. J’ai trouvé que les SAs français spécialisés (grandes cultures ou élevages de monogastriques intensifs) sont moins robustes à court terme que les SAs mixtes. A long terme, les SAs dont la compétition alimentation animale-alimentation humaine (CAH) est élevée sont les plus robustes. En mode optimisation, j’ai montré que la baisse de la CAH est un changement de compositions qui maximise la production de nourriture en l’absence d’import d’intrants. Dans le SA Portugais, j’ai identifié un compromis entre la robustesse de la production de viande et l'atténuation du changement c limatique, qui peut être atténué avec la combinaison de pratiques agroécologiques. Ces changements de compositions devraient être mis en place au plus tôt pour prévenir l’insécurité alimentaire face à des contraintes sur l’import en intrants.