Thèse soutenue

Les usages de l'Afrique : étudier l'appropriation dans l'espace mondial à partir de l'africanisation de la sécurité au Sénégal

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Auteur / Autrice : Ayrton Aubry
Direction : Frédéric RamelSouleymane Bachir Diagne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique, spécialité relations internationales
Date : Soutenance le 21/12/2023
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : Institut d'études politiques (Paris). École doctorale
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Delphine Allès
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Ramel, Souleymane Bachir Diagne, Mame Penda Ba, Alioune Badara Diop, Jack Lewis Snyder
Rapporteurs / Rapporteuses : Mame Penda Ba, Alioune Badara Diop

Résumé

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Les « solutions africaines aux problèmes africains », ou « l’africanisation de la sécurité » sont aujourd’hui mises en avant aussi bien par des acteurs africains que par des acteurs extérieurs au continent et pourtant très interventionnistes. Une lecture de cette rhétorique en termes d’extraversion et de survie de régimes présidentiels africains serait a priori justifiée. Elle s’appuierait cependant sur les inventions internationalistes de l’Afrique telles qu’elles sont formulées depuis la seconde moitié des années 1960, dépassant sa simple définition géographique. Une étude décentrée de Relations Internationales nuance ces analyses, notamment pour ce qui concerne le cas du Sénégal. Par exemple, en matière de politique étrangère, le Président de la République n’y est pas systématiquement omnipotent depuis l’indépendance. Aussi, les idées (en particulier liées au panafricanisme) et les intérêts complètent les lectures en termes de contrainte ou de mise en dépendance volontaire. Les "solutions africaines" sont un moment dans une histoire intellectuelle plus longue s’interrogeant sur le démembrement du continent depuis la traite atlantique et la colonisation. L’appropriation permet ainsi la formulation d’une subjectivité politique et un remembrement. L’étude de l’entrée de l’Etat sénégalais sur la scène internationale par l’appropriation éclaire les modalités de sa propre formation jusqu’à aujourd’hui. L’expression wolof moom sa bopp qui peut se traduire par indépendance mais aussi par appropriation, et qui a été un slogan politique mobilisé dans les années 1960 est symptomatique de la porosité entre les deux concepts s’ils sont étudiés "depuis le Sénégal".