Thèse en cours

La Police nationale et la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme : 1972-2022, 50 ans d'adaptation et d'évolution
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Auteur / Autrice : Claude Fourcaulx
Direction : François PernotJenny Raflik
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 19/11/2018
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : Arts, Humanité, Sciences Sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : HERITAGES

Résumé

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La Police nationale et la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme : 1972-2022, 50 ans d'adaptation et d'évolution. Résumé du projet de thèse : 1972 - Prise d'otages des jeux olympiques de Munich commise par un commando palestinien contre des athlètes israéliens - est une année charnière, une année de bascule dans l'histoire du terrorisme. Ce phénomène criminel est perçu à compter de cette date comme une menace mondiale par sa violence, son hyper médiatisation et l'impréparation des états à y faire face. Par voie de conséquence, le besoin de coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme devient vital pour les services de police des pays victimes mais aussi plus largement pour l'Europe et l'ensemble des pays luttant contre le terrorisme. Dans les années qui suivirent et jusqu'à nos jours, en France, la Police nationale, confrontée directement à cette nouvelle forme de criminalité, sera un des principaux chefs de file en matière de coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme. Durant 50 ans, le ministère de l'intérieur n'aura de cesse, grâce notamment à ses partenaires internationaux, de projeter toujours plus en amont son action anti-terroriste par le biais de la coopération internationale. Avec un seul leitmotiv assumé : anticiper et neutraliser les menaces terroristes extérieures et intérieures avant qu'elles ne frappent le territoire national. Ainsi dans un premier temps cette recherche visera à répertorier chronologiquement et historiquement les grandes évolutions européennes et onusiennes de la coopération internationale anti-terroriste et plus spécifiquement l'évolution de la police nationale au sein de cette nouvelle communauté de travail. Cette frise historique et thématique nous permettra ainsi de mieux comprendre, envisager et dégager les enjeux supranationaux passés, actuels et futurs en matière de lutte contre le terrorisme. Le terrorisme a bouleversé, ces cinq dernières décennies, la vision classique du traitement criminel qu'en avaient les policiers et les juges français. Le terrorisme et ses particularités criminologiques ont poussé le législateur, le juge, le policier, à produire, à coproduire un droit spécifique, mais aussi avec l'aide du diplomate et parfois du militaire à produire de la coopération, à coproduire de la coopération internationale. Cette forme de criminalité, marquée notamment par son mode de développement en réseau, avec bien souvent une dimension internationale, a engendré des difficultés pour les services d'enquête et de justice quant à l'identification des intervenants, à leur localisation et donc à leur neutralisation. Des solutions politiques, diplomatiques et opérationnelles ont été cherchées et trouvées. C'est pourquoi, au nom de l'efficacité d'abord policière, puis des impératifs politiques, des structures internationales existantes ont été améliorées et développées sous l'impulsion notamment de la France, de nouveaux outils ont été crées pour contrer le terrorisme: des outils administratifs, des outils juridiques, des outils diplomatiques, des outils de coopération internationale, dont l'utilisation, aujourd'hui, dépassent souvent les intérêts d'un seul pays. Ainsi dans un deuxième temps nous étudierons en quoi la production de coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme représente un effort sans précédent pour la communauté internationale en termes d'abandon de souveraineté. Nous nous interrogerons afin de savoir si cet effort produit tous les résultats attendus et espérés ? Une coopération internationale de lutte contre le terrorisme aussi développée, aussi omniprésente, ne nuit-elle pas au combat lui même? Cette coopération internationale est-elle la garante d'une posture internationale concertée et partagée permettant ainsi aussi de légitimer certaines actions de neutralisations, certaines interventions militaires? Au-delà des changements de postures politiques et diplomatiques, ce sont bien les avancées « techno-opérationnelles » qui depuis une vingtaine d'années révolutionnent la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme. Les nouvelles technologies informationnelles, leur utilisation, le partage entre pays, ou groupe de pays, du flux de données mais aussi des métadonnées qu'elles produisent et qu'elles procurent sont autant de sujets qui devront être mis en parallèle, en concurrence avec une vision et un savoir-faire plus ancien et plus classique de la coopération, peut-être semblant dépassé. Quelle place a la France dans cette révolution « techno-opérationnelle » mondialisée ? Quelles responsabilités, quelles décisions l'Europe doit-elle prendre face aux États-Unis et à leur quasi monopole technologique en matière de captation de données ? En perpétuel évolution, le dispositif policier français de lutte contre le terrorisme est reconnu mondialement comme un des plus équilibrés, un des plus efficaces. Cependant, à l'aune des dernières attaques terroristes dont la France a été victime depuis 2012, il parait indéniable qu'il pourrait être amélioré sur le segment de la coopération internationale notamment. En la rassemblant peut-être ? En améliorant sa coordination certainement. En la positionnant à un niveau politique plus élevé sans aucun doute A un niveau de décision stratégique obligatoirement.