La littérature de jeunesse pour évaluer les capacités inférentielles des enfants de GS, CP et CE1 : apports et réflexions méthodologiques
Auteur / Autrice : | Lorene Causse |
Direction : | Nathalie Blanc, Arielle Syssau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | PSYCHOLOGIE spécialité Psychologie cognitive |
Date : | Soutenance le 14/12/2022 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Epsylon (Montpellier) - Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé / EPSYLON |
Jury : | Président / Présidente : Sabine Guéraud |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Largy | |
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphanie Cailliès |
Résumé
Cette thèse vise à examiner les modalités d’évaluation des capacités de production inférentielle d’élèves apprentis lecteurs (i.e., de la Grande Section - GS au Cours Élémentaire de niveau 1 - CE1). Très tôt, les enfants sont capables de produire des inférences en situation d'écoute narrative (Boisclair et al., 2004; Fecica & O'Neill, 2010; Filiatrault-Veilleux et al., 2016a, 2016b). Parce que le choix de la méthode à utiliser peut influencer l'évaluation des capacités inférentielles (Guéraud & Royer, 2017), nous avons orienté nos recherches vers la mise au point d’une méthode novatrice destinée à évaluer les capacités inférentielles d’élèves de GS, CP et CE1. Notre choix s’est porté sur l’utilisation d’albums de jeunesse comme matériel naturel pour appréhender les capacités de compréhension de récits (Creissen & Blanc, 2017; Lynch et al., 2008; Wenner, 2004), permettant également de poser les questions de compréhension inférentielle durant la découverte du récit (i.e., présentation segmentée du récit narratif ; Freed & Cain, 2017; Tompkins et al., 2013; van den Broeck et al., 2011). Deux autres aspects de la mesure des capacités inférentielles à un jeune âge s’avèrent également essentiels : (1) l'utilisation d'un matériel imagé comme élément de réponse sous forme de questions à choix multiples pour éviter l’écueil des biais d'oralité (i.e., influence du niveau de vocabulaire dans la réponse même des enfants) ; (2) le choix d'histoires dont la difficulté est adaptée au niveau scolaire évalué (i.e., en matière de longueur du récit, de vocabulaire, de nombre d’évènements…). Cette thèse défend donc la possibilité d’adapter du matériel naturel issu de la littérature de jeunesse, avec l'objectif d'évaluer au mieux la production d'inférences des élèves de GS, CP et CE1. Pour ce faire, six albums de littérature de jeunesse ont été sélectionnés selon trois niveaux de difficultés (GS, CP et CE1). Ils ont été adaptés en matériel expérimental à l’aide d’une tâche de choix d’image, pour répondre à des questions inférentielles au cours du récit. Cette méthode d’évaluation nous a également permis, dans un second temps, de comparer différents groupes d’élèves selon leur contexte de scolarisation pour mettre en avant les effets des inégalités sociales sur les capacités inférentielles des jeunes enfants. Enfin, la présente thèse soulève la question de l’importance de la littérature de jeunesse, notamment comme outil favorable au développement des capacités inférentielles des élèves lorsque la scolarisation au sein des établissements est impossible.