Thèse soutenue

Interaction neurone-glie : implication de la glie dans le maintien de l’homéostasie du milieu extracellulaire dans des conditions physiologiques et pathologiques

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Auteur / Autrice : Xia Li
Direction : Micaela GalanteGlenn Dallerac
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Signalisations et réseaux intégratifs en biologie (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des neurosciences Paris-Saclay (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Granon
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Granon, Nathalie Rouach-Holcman, Thomas Fréret, Carole Escartin, Mariano Casado
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Rouach-Holcman, Thomas Fréret

Résumé

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Dans la première partie de mon doctorat, j'ai étudié l'ischémie cérébrale, condition qui se caractérise par une interruption de l'apport sanguin au cerveau. J'ai étudié les effets de l'hypothermie, approche clinique efficace mais peu comprise, sur l'ischémie dans le cervelet, structure particulièrement vulnérable à cette pathologie. En utilisant des méthodes d'électrophysiologie et d'imagerie ex vivo, je montre que la baisse de la température induit un retard de l'œdème cérébelleux et de l'accumulation extracellulaire de K+ pendant l'ischémie. De même, la glie de Bergmann (BG), un type d'astrocyte radiaire du cervelet, répond par des changements morphologiques ainsi qu'une dépolarisation membranaire présentant un délai plus important en condition hypothermique. Mes résultats montrent donc que, lors d'un épisode ischémique cérébelleux, l'hypothermie réduit significativement les changements homéostatiques délétères régulés par la BG.Dans la seconde partie de mon doctorat, j'ai étudié le rôle des astrocytes dans les modulations dopaminergiques du cortex préfrontal (PFC). J'ai d'une part étudié leur contribution indirecte en élucidant par des approches électrophysiologiques et pharmacologiques, la voie intracellulaire sous-jacente à l'implication de la D-serine, co-agoniste des récepteurs NMDA et gliotransmetteur connu, dans les régulations de la neurotransmission par la dopamine. D'autre part, j'ai étudié la contribution directe des astrocytes du PFC à la régulation des niveaux extracellulaires de dopamine. Nous avons en effet émis l'hypothèse d'une redistribution de la dopamine préfrontale par libération astrocytaire puisqu'une étude récente indique que l'expression du transporteur vésiculaire de la dopamine VMAT2 par les astrocytes contribue à l'homéostasie dopaminergique du PFC. Par des approches d'imagerie ex vivo d'un senseur dopaminergique fluorescent dans des tranches de PFC, j'ai montré que les libérations spontanées de dopamine sont augmentées par l'activation des astrocytes par des outils chemogénétiques et pharmacologiques. J'ai par la suite étudié l'impact de cette modulation astrocytaire sur la transmission synaptique et l'excitabilité des neurones pyramidaux du PFC. Par différentes approches électrophysiologiques, j'ai observé que la diffusion intracellulaire de dopamine dans le réseau astrocytaire régule positivement la transmission synaptique au niveau post-synaptique et que ces régulations sont absentes chez les lignées de souris dépourvues de jonctions communicantes et de VMAT2 astrocytaires. Enfin, mes résultats indiquent que l'excitabilité neuronale est peu affectée par la dopamine astrocytaire. Dans leur ensemble ces résultats sont cohérents avec l'hypothèse d'une libération astrocytaire de dopamine modulant les activités neuronales du PFC. Bien que ces processus restent à étudier plus avant, ils semblent toutefois impliquer l'interconnexion du réseau astrocytaire ainsi que le transporteur vésiculaire VMAT2.Dans leur ensemble ces travaux montrent le rôle essentiel des astrocytes dans le maintien de l'homéostasie extracellulaire et soulignent leur importance dans les processus physio-pathologiques.