Thèse soutenue

Contrôle dopaminergique des microcircuits du cortex moteur primaire pendant l'apprentissage moteur

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Auteur / Autrice : Jérémy Cousineau
Direction : Jérôme Baufreton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 03/02/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Maladies Neurodégénératives
Jury : Président / Présidente : Pascal Branchereau
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Baufreton, Pascal Branchereau, Marianne Benoit-Marand, Alberto Bacci, Luc Estebanez
Rapporteurs / Rapporteuses : Marianne Benoit-Marand, Alberto Bacci

Résumé

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La maladie de Parkinson, qui affecte plus de 7 millions de personnes dans le monde, est due à la perte progressive des neurones dopaminergiques du mésencéphale. En plus des symptômes moteurs caractéristiques de la maladie, les patients parkinsoniens rencontrent des difficultés à exécuter des mouvements complexes nécessitant un apprentissage moteur. Le cortex moteur primaire (M1) est crucial pour cet apprentissage, et son activité est altérée chez les patients parkinsoniens. L’objectif de ce projet était d’étudier les cibles et le mécanisme d’action de la dopamine dans M1 pendant l’apprentissage moteur. Nous avons mis en évidence que les neurones à par valbumine (PV) sont les neurones majoritaires exprimant les récepteurs D2 à la dopamine dans la couche 5 du M1 chez la souris.L’activation de ces récepteurs augmente l’excitabilité et la transmission synaptique des neurones PV sur ses cellules cibles. Nous avons ensuite montré que l’apprentissage d’une nouvelle tâche motrice fine induit une diminution de l’excitabilité et de la transmission synaptique des neurones PV. De plus, la déplétion dopaminergique spécifiquement au niveau de M1 chez des souris empêche l’apprentissage moteur fin et altère également l’excitabilité des neurones PV. Ces souris déplétées en dopamine présentent également une altération de la plasticité à court terme de leur transmission synaptique vers les cellules pyramidales. Ces effets tendent à montrer que les neurones PV de la couche 5 du M1 subissent des plasticités dopamine-dépendantes lors de l’apprentissage d’une nouvelle tâche motrice fine.11Nous nous sommes ensuite intéressés à une caractéristique des neurones PV corticaux, les réseaux périneuronaux (PNN, pour perineuronal nets en anglais). Ces PNN font partie de la matrice extracellulaire et forme une structure en filet qui enveloppe le soma et les dendrites proximales des neurones, principalement les neurones PV dans M1. Ces PNN sont connus pour agir comme inhibiteur de la plasticité corticale et leur diminution ouvre une fenêtre de plasticité. Nos résultats ont montré en effet que les PNN sont réduits dans M1 au cours de l’apprentissage moteur. Nous avons également mis en évidence que la diminution de l’excitabilité des neurones PV du M1 était suffisante pour induire une diminution des PNN. Enfin,l’utilisation de l’imagerie calcique in vivo nous a permis d’enregistrer de façon longitudinale l’activité des cellules pyramidales dans M1 chez des animaux réalisant la tâche motrice. En suivant l’activité du réseau chez des souris contrôles et chez des souris déplétées en dopamine au niveau de M1, nous avons pu étudier aussi l’impact de la lésion dopaminergique à plus grande échelle. Ainsi, les analyses préliminaires montrent que l’activité des cellules pyramidales du M1 pendant l’apprentissage moteur est diminuée. Ce projet a permis de mieux comprendre le rôle de la modulation dopaminergique du M1, mettant en évidence les neurones PV comme cible de la dopamine corticale et donc comme source potentielle de dysfonctionnement dans la pathologie de M1.