Abandonner ou continuer ? : Le vécu des doctorants au prisme des variables contextuelles, dispositionnelles et affectives.
Auteur / Autrice : | Edouard Giudicelli |
Direction : | Nathalie Blanc, Arielle Syssau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie cognitive |
Date : | Soutenance le 18/12/2023 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Epsylon (Montpellier) - Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé / EPSYLON |
Jury : | Président / Présidente : Fabien Fenouillet |
Rapporteur / Rapporteuse : Mikaël De Clercq, Rébecca Bègue-Shankland |
Mots clés
Résumé
Chaque année, en France, entre 2 et 40 % des étudiants qui sont inscrits en doctorat arrêtent leur parcours en troisième cycle, avec une variabilité selon les disciplines et l’avancement caractérisé par le nombre d’années d’inscription (Kalenbach et al., 2020). Pour étudier ce phénomène, une des possibilités est de mesurer l’intention d’abandonner des doctorants. L’intention d’abandonner informe sur un changement dans l’expérience des étudiants et sur leur motivation à continuer le doctorat. Elle peut être décrite comme la motivation d’un individu à arrêter son cursus universitaire sans avoir obtenu son diplôme (Sheeran,2002). Cette recherche propose donc d’étudier l’intention d’abandonner sur un échantillon de doctorants en Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales, au prisme de différentes variables qui ont toutes été associés dans la littérature internationale à l’abandon ou l’intention d’abandonner (Juniper et al., 2012). Dans le cadre de cette thèse, ces variables sont organisées en trois grandes catégories. Les variables contextuelles (i.e., Recherche, Social, Direction de thèse, Santé et vie privée, Université, Facilités, Perspectives de carrière, Impact du confinement sur le Travail et l’Humeur, l’Année de progression en thèse), les variables dispositionnelles (i.e., Conscienciosité, Agréabilité, Sensibilité émotionnelle, Ouverture aux expériences, Extraversion, Auto-efficacité), et les variables affectives (i.e., Anxiété, Dépression, Épanouissement, Fierté, Intérêt, Satisfaction). Pour atteindre l’objectif de cette recherche, deux enquêtes ont été envoyées aux doctorants de deux écoles doctorales en Art, Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales, l’une en 2020 et l’autre en 2021. L’enquête diffusée en 2020 comprenait six questionnaires à renseigner et celle diffusée en 2021 en comportait huit. Au total, 393 étudiants ont participé à cette recherche, avec parmi eux, 81 doctorants qui ont été évalués à propos de leur vécu sur deux années universitaires consécutives (i.e., 2020 et 2021). Les données récoltées lors de ces deux enquêtes et leurs principaux apports sont présentés au sein de trois articles expérimentaux, avec une organisation de la réflexion menée autour de trois études. Les études 1 et 2 (i.e., 2a et 2b) examinent l’intention d’abandonner au regard des trois catégories de variables susmentionnées (i.e., contextuelles, dispositionnelles, affectives). Puis, une revue de la littérature est fournie pour introduire une perspective différente sur le vécu du doctorat, sachant que l’accent est mis sur les déterminants d’un vécu positif de la thèse. L’étude 3 qui suit cette revue de littérature envisage donc l’intention d’abandon en approfondissant l’examen des variables affectives. D’une manière générale, ce travail de recherche permet tout d’abord de dégager parmi les variables contextuelles, dispositionnelles et affectives considérées, celles qui dégradent le plus le vécu du doctorant chez les étudiants qui ont l’intention d’abandonner comparés à ceux qui souhaitent poursuivre pour obtenir leur doctorat. Si l’expérience de la thèse représente une “épreuve” pour tous les doctorants, ceux qui n’ont pas l’intention d’abandonner se démarquent par leurs affects positifs dont le niveau est significativement supérieur à celui des doctorants souhaitant arrêter. Les affects positifs diminuent l’impact négatif des variables responsables d’un manque de bien-être et prédisent l’intention de ne pas abandonner. Les résultats de la thèse sont notamment discutés au regard du modèle Broaden-and-Build (Fredrickson,1998). Dans l’ensemble, si cette thèse fournit des éléments de réflexion qui pourront être utiles à de nombreux acteurs du monde doctoral (i.e., directeurs de thèse, directeurs d’unité de recherche et d’écoles doctorales), elle vise surtout à fournir à tous les doctorants un éclairage sur les leviers qui pourraient les aider à faire de cette étape dans leur parcours une expérience positive.