Thèse soutenue

La reformulation : étude syntaxique sur les langues française et espagnole parlées en interaction
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Auteur / Autrice : Luisa Fernanda Acosta Córdoba
Direction : Nathalie Rossi-GensaneVéronique Traverso
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage - linguistique
Date : Soutenance le 30/06/2022
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Interactions, corpus, apprentissages et représentations (Lyon, Rhône ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Katja Ploog
Examinateurs / Examinatrices : José Carlos De Hoyos
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Beaumatin, Frédéric Sabio

Résumé

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Ce travail de recherche porte sur la reformulation dans les langues française et espagnoles parlées dans cinq contextes communicatifs : entretien sociolinguistique, entretien public, réunion de travail, réunion entre amis et interaction de services. Pour l’étude de ce sujet, nous proposons une approche réunissant la syntaxe fonctionnelle, la macrosyntaxe aixoise et la syntaxe on-line, afin de répondre à la question de comment une formulation peut être modifiée pendant qu’elle est en train d’être réalisée ou une fois qu’elle est achevée. En nous inscrivant dans la suite du projet ANR DFG SegCor, notre démarche méthodologique se fonde sur la segmentation et l’annotation en unités microsyntaxiques et macrosyntaxiques de la totalité du corpus. Pour cette tâche, nous proposons un ensemble de critères de délimitation et de classification des unités syntaxiques à l’oral en français et en espagnol, en nous basant sur les nombreuses études existantes. A partir du corpus segmenté et annoté sur le logiciel ELAN, nous procédons à l’application de la typologie de la reformulation qui synthétise des études précédentes, non seulement sur la reformulation dans la langue parlée, mais aussi sur la réparation, la disfluence et la répétition. Ainsi, nous considérons que la reformulation permet au locuteur de modifier son propre discours soit par l’autoréparation (Traverso, 2016), qui implique un abandon partiel ou total de la formulation en cours (Rossi-Gensane et al., 2018), soit par l’emploi d’un marqueur spécialisé dans la reformulation paraphrastique (Martín Zorraquino & Portóles Lázaro, 1999 ; Rossari, 1994). Nous appelons le premier mécanisme « reformulation avec réparation » et le deuxième « reformulation sans réparation ». Nous avons également distingué les cas de « réparation sans reformulation », qui ne produisent aucune modification syntaxique dans la formulation en cours. Les résultats principaux pour les deux langues indiquent que le mécanisme de reformulation privilégié à l’oral est la reformulation avec réparation, sans l’emploi de marqueur discursif. Nous avons constaté, également, la tendance à modifier la formulation en cours au lieu d’en commencer une nouvelle. En outre, la reformulation sans réparation est marginale dans notre corpus et la réparation sans reformulation est le phénomène le plus fréquent. Enfin, les résultats montrent une variabilité importante dans la fréquence des phénomènes en fonction des contextes interactionnels : par exemple, alors que, dans les entretiens publics, environ quatre unités maximales macrosyntaxiques sur cinq présentent au moins l’un des phénomènes, elles ne sont plus qu’une sur vingt dans les interactions de services.