Thèse soutenue

Application in situ de la spectroscopie proche infrarouge (NIRS) pour la surveillance de la production de biopharmaceutiques par cultures cellulaires

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Auteur / Autrice : Daniel Zavala Ortiz
Direction : Emmanuel GuedonBruno EbelMaria-Guadalupe Aguilar Uscanga
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Procédés biotechnologiques
Date : Soutenance le 25/06/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Instituto tecnólogico de Veracruz (Mexique)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIMPPé - Sciences et ingénierie des molécules, des produits, des procédés, et de l'énergie (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire réactions et génie des procédés
Jury : Président / Présidente : Rémy Cachon
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Guedon, Bruno Ebel, Maria-Guadalupe Aguilar Uscanga, Anne Gschaedler Mathis, Rosamaría Oliart-Ros
Rapporteurs / Rapporteuses : Rémy Cachon, Anne Gschaedler Mathis

Résumé

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La complexité des médicaments biopharmaceutiques implique que leur validation par les instances réglementaires nécessite un processus spécifique. Tout changement, notamment du procédé, nécessite une nouvelle validation en termes d’efficacité clinique et de sécurité pour le patient. Puisque les changements dans le procédé sont parfois inévitables, la qualité du produit n’a plus à être évaluée uniquement en fin de procédé de production (Quality by testing, QbT), mais tout au long du procédé, et conceptualisée dans toutes les étapes de fabrication (Quality by Design, QbD). Cette démarche préconise de contrôler les paramètres critiques du procédé (CPP) en temps réel afin de maintenir les attributs de qualité critiques (CQA) dans une zone de confiance préalablement définie. Cependant, la mise en œuvre du QbD est actuellement limitée dans l’industrie biopharmaceutique en raison de la complexité des procédés de culture cellulaire ainsi que par la nécessité d’utiliser des méthodes d’analyse multivariée de données issues des analyseurs du procédé (i.e. méthodes spectroscopiques). L’objectif de ce travail a dont été de développer de nouvelles applications méthodologiques et expérimentales, basées sur la spectroscopie proche infrarouge (NIR) in situ, pour le suivi en temps réel de cultures de cellules produisant des biopharmaceutiques. Pour cela, deux modèles cellulaires ont été étudiés : des cellules de hamster chinois (CHO) produisant un anticorps monoclonal (mAb) et des cellules de plantes (Cantharanthus roseus) produisant des molécules anticancéreuses (la vincristine, VC et la vinblastine, VB). Dans un premier temps, un procédé permettant la production de VC et de VB a été développé. La différentiation cellulaire de Catharanthus roseus ayant été identifiée comme un CPP, son suivi en ligne a été rendu possible grâce à l’utilisation combinée de la spectroscopie NIR et de modèles de calibration basés sur la régression des moindres carrés partiels (PLS). Dans un second temps, pour les cultures de cellules CHO, différentes techniques de régressions ont été évaluées pour générer des modèles de calibration permettant le suivi en ligne des CPP et des CQA. La régression PLS s’est révélée inadéquate en raison de la variabilité chimique et physique que les cellules CHO entrainent durant les différentes phases de culture. Au contraire, la régression LWR (Local Weighted Regression) a permis de suivre en temps réel des CPP conventionnels (concentration en glucose, en lactate, en cellules vivantes,…). Cette régression permet de gérer de manière adéquate la variabilité associée à la culture cellulaire. Cependant, pour le suivi du profil de glycosylation des anticorps (CQA), cette régression n’est pas capable de gérer les relations non-linéaires existantes entre les spectres NIR et les concentrations en diverses formes d’anticorps glycosylés. Ce suivi en ligne des différentes glycoformes a été rendu possible uniquement par l’utilisation de la régression SVR (Support Vector Regressions). Ainsi, ce travail a permis l’amélioration du suivi en ligne de CPP par la spectroscopie NIR, mais également le suivi de nouveaux CPP comme l’état physiologique de cellules de plantes ou encore les différentes glycoformes des anticorps.