Thèse soutenue

Statistique d'occurrence planétaire autour des naines M et caractérisation fine de l'effet de leur activité stellaire sur la détection par vitesse radiale de planètes telluriques en zone habitable

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Auteur / Autrice : Lucile Mignon
Direction : Xavier DelfosseNadège MeunierXavier Bonfils
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astrophysique et milieux dilues
Date : Soutenance le 06/12/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble
Jury : Président / Présidente : Jean-Charles Augereau
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Boisse, François Bouchy
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Moutou, Nuno Santos

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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En 25 ans l’exoplanétologie est devenue un domaine de recherche essentiel en astrophysique et l’ensemble hétérogène des 4000 planètes détectées à ce jour ne cesse de s’accroître. Outre le gain d’information apporté par chaque nouvelle détection, la statistique de l’ensemble de ces objets apporte des contraintes capitales aux scenarii de formation planétaire. Pour ces études statistiques les naines M sont des cibles privilégiées car elles représentent près de 80% de la population stellaire de la Galaxie et aussi du voisinage solaire. Qui plus est, leur faible masse rend les méthodes de détection indirecte d’autant plus performantes pour les planètes de type Terre. Il existe donc aujourd’hui de nombreux projets spécifiques aux naines M, produisant un volume de données très conséquent. Ces grands échantillons permettent une vue la plus complète possible des populations planétaires nécessaire et essentielle. Leur étude statistique exige la construction de méthodes d’analyses systématiques efficaces.Durant mon doctorat, j’ai travaillé sur les 427 naines M observées avec l’instrument HARPS sur ces 18 dernières années (2003-aujourd’hui). J’ai mis au point l’analyse automatique de plus de 15000 spectres, de la mesure de la vitesse radiale à la construction d’un nouvel échantillon d’étude de 199 naines M. L’analyse de leurs séries de vitesse radiale a permis de retrouver plus de 80% des détections publiées sur cet échantillon, mais aussi de proposer de nouveaux candidats planétaires.Cet échantillon de 199 naines M permet une nouvelle statistique d’occurrence des planètes autour des naines M détectées par la méthode des vitesses radiales, qui améliore considérablement les précédentes déterminations. Mes résultats montrent une forte prévalence des planètes de petite masse à courtes périodes autour des naines M. Les taux d’occurrence des planètes de moins de 10 M  pour des périodes inférieures à 100 jours atteint les 169% (+2.7-3.5) et seulement 7.8% (+2.4-1.5) pour les planètes de plus de 10 M  pour des périodes similaires. Ces résultats sont compatibles avec ceux obtenus par les grands relevés de recherche de planètes en transit (missions Kepler) pour les très courtes périodes, et ont une bien meilleure sensibilité pour les périodes de plus de 10 jours, domaine où les planètes transitant sont rares. Lors de cette analyse, j’ai également pu étudier des conséquences de l’activité stellaire magnétique sur les mesures de la vitesse radiale. Ces signaux sont provoqués par la présence d’inhomogénéités de surface changeant de vitesse via la rotation stellaire. Ils sont donc intrinsèques à l’étoile et de même ordre de grandeur que le mouvement réflexe de l’étoile provoqué par la présence d’une planète (mouvement Képlerien) et constituent la principale limite à la détection d’exoplanètes de faible masse. Nous avons donc décidé d’utiliser la méthode d’analyse élaboréedurant mon doctorat sur des marqueurs propres à l’activité stellaire afin d’implémenter une étude exhaustive des conséquences de l’activité stellaire sur les suivis de mesure de vitesse radiale. Nous avons finalement pu détecter des variations à long et court terme dans plus de deux tiers des 179 naines M de notre étude, à toutes les gammes de masse, de tous les types spectraux et même à tous les niveaux d’activité. Nous avons validé 27 cycles d’activité, dont 13 nouveaux, puis nous avonscommencé une étude des effets à plus court terme de l’activité ainsi qu’une étude de la corrélation entre indices chromosphériques.