Thèse en cours

l'ancrage local des 'jeunes de banlieues': un rapport au territoire (dé)politisé ? comparaison d'un cas français et québécois.

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Auteur / Autrice : Chakib Khelifi
Direction : Claire Hancock
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Géographie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2017
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)

Résumé

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Cette thèse de géographie sociale étudie le rapport au politique « des jeunes de banlieue » au prisme du quartier. Cette recherche s'appuie sur un travail de comparaison entre d'un côté, un quartier de la politique de la ville situé dans une ville moyenne de l'est parisien et d'autre part, un quartier bénéficiant d'un plan de revitalisation urbaine intégrée (RIT) dans l'arrondissement de Montréal-Nord à Montréal. L'intérêt est de comprendre autrement ces espaces présentés principalement comme paupérisé et altérisé, ainsi que les jeunes qui s'y inscrivent. Mais aussi les formes et les sens que les populations de ces quartiers confèrent à cette inscription locale ambivalente. Dit autrement, il s'agira, outre l'assignation à l'espace dont les plus marginalisés peuvent faire l'objet; d'une part d'interroger la relation que cette population entretien à l'espace local en tant qu'enjeu potentiel de mobilisation individuel et collectif et, d'autre part, de questionner les ressorts et mécanismes potentiels « d'une politisation discrète » inscrite dans le quotidien pour un public de jeunes adultes stigmatisés à la fois dans et en dehors du quartier. Le concept d'ancrage local ainsi délimité se présente alors comme une forme potentielle de politisation. Le politique ayant ici un sens, non pas de participation électorale à laquelle ces jeunes adultes sont parfois peu enclins , mais plutôt de conflictuation des rapports sociaux dans un contexte marqué par des inégalités sociales importantes , et de généralisation des discours et pratiques de contestation par des réseaux qui s'entrecroisent à l'échelle des quartiers. À ce titre, cela présuppose que l'espace local serait bien un support et un registre d'usage pertinent pour des pratiques a priori jugées déviante ou transgressive par un œil extérieur, mais à travers lesquelles ces jeunes cherchent à faire reconnaître une prise en compte d'eux-mêmes, de leurs situations et la remédiation à des trajectoires sociales sinueuses et complexes. Face à cette ambivalence, l'approche multi-scalaire, apportée par la comparaison de deux contextes nationaux différent, trouve un réel intérêt dans la mesure où elle constitue aussi un moyen de mettre en lumière et d'objectiver des mécanismes de (dé)politisation constitués au sein de trajectoires sociales très diverses des jeunes adultes , à la fois en terme de mobilité résidentielle & quotidienne, de parcours scolaire, d'insertion professionnelle et de trajectoire Migratoire. Cette recherche s'appuiera sur un analyse croisée de leurs trajectoires sociales au sein de deux contextes nationaux et locaux différent producteurs chacun, de catégorisations institutionnelles distinctes et de formes d'organisations collectives composites, nous permettant de mieux comprendre les normes, représentations et pratiques sur lesquelles se construit le rapport au quartier des jeunes adultes.