Thèse en cours

Les voltes de Daniel Pommereulle : une traversée artistique de la seconde moitié du XXème siècle

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 16/12/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Armance Leger franceschi
Direction : François-René MartinPhilippe Dagen
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Esthétique, histoire et théorie des arts
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 16/12/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Arts, Création, Recherche
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure
Jury : Président / Présidente : Erik Verhagen
Examinateurs / Examinatrices : François-René Martin, Marie Gispert, Philippe Dagen, Catherine Grenier, Antoine De baecque
Rapporteur / Rapporteuse : Marie Gispert

Résumé

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« Les voltes de Daniel Pommereulle » : ce titre voudrait embrasser la complexité et les ambivalences d’un artiste qui n’a cessé de tenir sa recherche en mouvement. Peintre, sculpteur, cinéaste, performeur, lithographe et poète français, Daniel Pommereulle (1937-2003) est un autodidacte. Associé au groupe des « Objecteurs » par Alain Jouffroy en 1965 à Paris (avec Arman, Kudo, Raynaud et Spoerri), il s’est lié aux acteurs majeurs de la scène artistique et intellectuelle européenne de son temps. Dans la multiplication des formes, il invente une esthétique de la violence et de la cruauté, marquée par son expérience douloureuse de la guerre d’Algérie (entre 1957 et 1959) autant que par l’héritage du surréalisme et par la pensée d’Antonin Artaud. Connu au cinéma pour ses apparitions dans les films de la Nouvelle Vague, il présente dans La Collectionneuse d’Éric Rohmer (1967) son premier Objet Hors Saisie (1965, MNAM-Centre Goerges Pompidou, Paris) qu’il développera avec la série des Objets de prémonition (1975) : des pots de peinture renversés et des sculptures de plomb, armés de lames de couteaux et d’objets tranchants. Artiste de la limite, actif pendant la révolte de Mai 68, Daniel Pommereulle a réalisé deux films, dont Vite (1969), avec ses amis du groupe Zanzibar, avant de cesser volontairement toute pratique artistique pendant plusieurs années. « À condition toutefois de savoir s’en servir, je tiens à remercier la fureur qui habite chacun de nous », écrit-il en 1983 pour annoncer sa grande exposition en Corée, qu’il intitule « Ici même l’on respire ». La « fureur », le danger seraient l’ombre de toute respiration, de toute émotion possible. Dans les années 1980, Daniel Pommereulle forge une sculpture nouvelle : il use de tous les pouvoirs du verre, de la pierre et de l’acier pour « capter l’énergie de la lumière » et allier le tranchant à la douceur, le calme au vertige. Jusqu’au début des années 2000, et dans ses nouvelles séries d’œuvres sur papier, la transparence, l’air et le vide sont les nouveaux termes de son exploration. Deux grandes expositions de son vivant (en 1975 et en 1991) participent de l’aura croissante et de la portée historique de son œuvre, aujourd’hui visible dans certaines collections publiques et dans les galeries. Celle-ci reste pourtant méconnue du grand public et aucune étude monographique n’avait encore été menée. La première exigence de cette étude est de situer l’œuvre de Daniel Pommereulle dans le contexte historique de sa création. Sur le plan historique et géographique, comment Daniel Pommereulle se positionne-il par rapport à ses contemporains, en France mais aussi en Europe, en Asie où il a beaucoup travaillé ou aux États-Unis ? Sur le plan théorique, que soulève son œuvre du rapport à la peinture, à l’objet, à la sculpture, à l’image, au corps ? Plus généralement des enjeux du choix du medium ? Comment questionne-elle la place du spectateur ? Sur le plan sociologique, quelles galeries et quelles institutions ont exposé son œuvre ? Quels critiques et conservateurs l’ont soutenue ? Quels collectionneurs l’ont achetée ? Sur le plan esthétique, comment l’art peut-il répondre à l’expérience traumatique de la guerre – à celle, très particulière de la guerre d’Algérie ? Sur le plan politique, comment l’art peut faire acte de résistance, donc ce que peut signifier, à travers le cas de Pommereulle, la notion complexe de l’engagement ? La singularité de notre travail est qu’il a commencé dans l’intimité des archives de l’artiste et par le contact quotidien de ses œuvres, dans la perspective d’élaboration du catalogue raisonné. Les voltes de Daniel Pommereulle tente de retracer la trajectoire de l’artiste dans la seconde moitié du XXe siècle et de synthétiser les thématiques récurrentes et contradictoires de son art. C’est le mouvement de l’œuvre de Daniel Pommereulle, l’expérience vitale, qui fait œuvre.