Thèse soutenue

Bio-géochimie du cancer : Utilisation des nanoparticules de sélénium dans le traitement et des isotopes du cuivre dans la détection des cancers ovariens

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Auteur / Autrice : Benoit Toubhans
Direction : Laurent CharletSteve ConlanAlexandra Gourlan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement
Date : Soutenance le 11/09/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes en cotutelle avec University of Swansea (Swansea (GB))
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Claude Verdier
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Vigier, Francis Lewis
Rapporteurs / Rapporteuses : Philipp Rathert, David Hughes

Mots clés

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Résumé

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Le cancer des ovaires est le septième cancer le plus commun chez les femmes dont le taux de survie à 5 ans est en deçà de 45% et dont le taux de détection des premiers stades de développement est inférieur à 20%. Avant d’arriver à un traitement, de nombreux défis restent à relever.Le développement de nouveaux traitements ciblant spécifiquement les cellules cancéreuses en réduisant les effets secondaires liés au traitement est nécessaire. Pour cela, le Sélénium a été étudié et a démontré à forte doses d’être efficace contre les cellules cancéreuses in vitro. De plus, les essais cliniques ont montré que l’utilisation de doses tolérables de sélénium (<90µg/jour) n’avait pas d’effet thérapeutique contre le cancer. Le développement de nouvelles formes de sélénium afin d’augmenter les doses administrées est donc nécessaire afin d’atteindre l’effet thérapeutique souhaité. Au cours de cette thèse j’ai mesuré l’effet de formes agrégées de sélénium appelées nanoparticules et démontré leur capacité à inhiber la croissance de cellules cancéreuses ovariennes. Dans les lignées cellulaires cancéreuses ovariennes SKOV-3 et OVCAR-3, le traitement aux SeNPs a déclenché la mort cellulaire. La mesure des propriétés nanomécaniques de ces deux lignées cellulaires après traitement a démontré un effet différent des SeNPs en fonction du type cellulaire. Les cellules OVCAR-3 ont vu diminuer leur rugosité de surface ainsi que leur rigidité cellulaire alors que les cellules SKOV-3 ont augmenté leur rigidité et leur rugosité, ces deux caractéristiques étant liées à une diminution de leur potentiel métastatique. De plus, le traitement aux SeNPs a augmenté de manière considérable la méthylation de trois lysines de l’histone 3 H3K4, H3K27 et H3K9. Cette méthylation a pu être bloquée par l’utilisation d’inhibiteurs de méthyltransférases spécifiques de ces marqueurs. L’étude du profil d’expression des deux lignées cellulaires après traitement a démontré le fait que le sélénium induit des modifications d’expression des méthyltransférases nous permettant de suggérer un mécanisme d’action du sélénium. De plus les SeNPs ont démontré leur impact sur l’expression marqueurs cancéreux comme l’activation de la réparation de l’ADN, la réponse aux espèces réactives de l’oxygène, la réorganisation de la matrice extracellulaire. L’effet des SeNPs semble dépendant du type cellulaire cependant leur bonne tolérabilité in vivo offre de bonnes perspectives d’utilisation en tant que traitement du cancer.Enfin, dans la continuité de récentes études sur le cancer du sein le cancer colorectal s’intéressant à la mesure des isotopes du cuivre (rapport 63Cu/65Cu) et démontrant leur potentiel dans la détection du développement de ces cancers, j’ai pu mesurer le contenu isotopique de biopsies et de prélèvements sanguins issus de patientes atteintes de cancers ovariens. J’ai pu mesurer une diminution significative du rapport des isotopes du cuivre dans le sérum des patientes cancéreuses en comparaison avec des témoins sains démontrant l’efficacité de détection des cancers par la mesure des isotopes du cuivre dans le sang.