Thèse soutenue

Inégalités de revenus et stratégies d’adaptation aux chocs dans les systèmes pastoraux du Sénégal et du Tchad
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Auteur / Autrice : Alioune Ndiaye
Direction : Catherine Araujo Bonjean
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Abdrahmane Wane, Isabelle Baltenweck, Pascale Phelinas
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Benjamin, Mbaye Diène

Mots clés

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Résumé

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Dans les pays sahéliens, l’élevage pastoral constitue la principale source de revenus pour les ménages ruraux. Cette activité bénéficie d’un certain nombre d’opportunités économiques, dont en particulier l’augmentation de la demande de viande et de lait qui découle de la croissance démographique et de l’urbanisation rapide. Toutefois, l’élevage pastoral doit faire face à de nombreuses contraintes et à divers chocs dont les plus prégnants sont d’ordre climatique. Cette situation pose la problématique de la vulnérabilité des ménages pastoraux et des inégalités qui caractérisent ces familles, tant en termes de revenus que de dotation de bétail. La pauvreté persistante réduit la résilience des ménages pastoraux face aux crises climatiques ou à d’autres chocs. Cette thèse vise à mieux comprendre et caractériser les inégalités de revenus au sein des systèmes pastoraux au regard de leurs systèmes d’activités, de la variabilité climatique et de l’exposition aux chocs. Pour cela, nous distinguons deux parties : la première est dédiée à l’analyse des inégalités de revenus, et la seconde est axée sur les stratégies d’adaptation face à divers chocs.La première partie met l’accent sur l’analyse des inégalités de revenus et sur le rôle de la diversification des sources de revenus en milieu pastoral au Sénégal.. Le Chapitre 1 montre l’importance des inégalités de revenus au sein des ménages pastoraux, avec un indice de Gini de l’ordre de 0,509 suivant les revenus globaux. La décomposition de cet indice par sources de revenus montre l’importance des ventes de bovins dans ces inégalités. En revanche, l’autoconsommation et les revenus issus des ventes de petits ruminants tendent à réduire les inégalités, montrant leur rôle dans l’économie des ménages les plus vulnérables. Le Chapitre 2 prolonge cette réflexion sur les inégalités en s’appuyant sur une base de données plus élargie. Nous montrons un effet positif de la diversification des sources de revenus sur le bien-être des ménages pastoraux, notamment pour les ménages moins bien dotés en bétail. La seconde partie de la thèse porte sur les stratégies d’adaptation face aux chocs. Le chapitre 3 mesure les impacts économiques du changement climatique dans les systèmes pastoraux au Sénégal. En mobilisant l’approche ricardienne des liens entre revenus et climat, nous montrons que l’activité pastorale est très sensible aux conditions climatiques avec une relation non linéaire entre les revenus pastoraux et les variables de précipitations et de température. En outre, les conditions climatiques pèsent sur le choix des espèces animales avec l’adoption de petits ruminants au détriment des bovins. Les simulations de changement climatique montrent des pertes de revenus pastoraux de l’ordre de 47% à long terme dans un cas de scenario pessimiste. Le Chapitre 4 inscrit le pastoralisme dans un contexte d’exposition a divers chocs dans les systèmes pastoraux sahéliens. Les résultats montrent que la plupart des ménages pastoraux au Tchad ont été affectés par plusieurs chocs au cours de la période précédente avec de petits éleveurs davantage affectés par des chocs de marché et des chocs climatiques comparativement aux gros éleveurs confrontés surtout à des maladies animales. Des différences apparaissent dans les stratégies adoptées pour répondre à divers types de chocs, mais la mobilité (augmentation des déplacements et de leur fréquence) demeure la principale stratégie d’adaptation. Les ménages pastoraux au sens strict recourent davantage aux stratégies de mobilité et d’adoption d’espèces animales résilientes comparativement aux ménages agro-pastoraux qui s’appuient beaucoup plus sur la diversification des sources de revenus.