Thèse en cours

Étude de l'hétérogénéité intratumorale génétique et non-génétique du neuroblastome

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 27/11/2018. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Simon Durand
Direction : Isabelle Janoueix-Lerosey
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 27/11/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cancérologie : biologie-médecine-santé (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cancer, Hétérogénéité, Instabilité et Plasticité
établissement opérateur d'inscription : Institut Curie (Paris ; 1978-....)
Jury : Président / Présidente : Gilles Vassal
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Janoueix lerosey, Hermann Rohrer, Céline Vallot
Rapporteurs / Rapporteuses : Frank Speleman, Julie Caramel

Résumé

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Le neuroblastome est un cancer pédiatrique de l’enfant jeune. Cette tumeur a pour origine le système nerveux périphérique qui est lui-même dérivé des cellules de la crête neurale. Le taux de survie à long terme des patients pour les formes de haut-risque demeure inférieur à 50%, et ce malgré un traitement intensif par chimiothérapie. Le neuroblastome est une tumeur possédant une extrême hétérogénéité clinique et évolutive. Récemment, plusieurs équipes de recherche ont mis en avant l’existence d’hétérogénéité intra-tumorale dans le neuroblastome. Tout d’abord, des mutations du gène ALK (Anaplastic Lymphoma Kinase), un oncogène majeur du neuroblastoma, ont été observées à des niveaux sous-clonaux dans certains cas, et il a été montré que ces mutations sont plus fréquentes à la rechute qu’au diagnostic. Par ailleurs, notre laboratoire, ainsi qu’une autre équipe de recherche, a mis en évidence l’existence d’une hétérogénéité non génétique, celle de l’identité cellulaire dans le neuroblastome, avec des cellules noradrénergiques et des cellules ressemblant aux cellules de la crête neurale. L’implication de l’hétérogénéité génétique et non-génétique dans l’oncogenèse du neuroblastome et son impact sur la potentielle résistance aux traitement actuels restent aujourd’hui peu caractérisés. Dans ce cadre, mon projet, divisé en deux axes, vise d’une part à évaluer l’effet de la présence de sous-clones mutés pour le récepteur ALK dans la progression tumorale et lors de traitements avec des inhibiteurs spécifiques de ALK. D’autre part, mon étude porte sur la caractérisation des deux types d’identités cellulaires observées ainsi que sur leur potentielle plasticité. Tout d’abord, j’ai caractérisé deux lignées de neuroblastome provenant du même patient, l’une établie à partir de la tumeur primaire et l’autre à partir de la moelle envahie. J’ai identifié la présence de deux sous-clones portant une mutation du gène ALK différente (F1174L et L1196M) dans la lignée issue de la tumeur primaire. Ces deux sous-clones ont des propriétés différentes. En étudiant la dynamique de chacun d’eux, j’ai montré que le clone muté ALK F1174L possède un avantage de prolifération in vitro et in vivo alors que le clone muté ALK L1196M est plus résistant aux thérapies ciblées anti-ALK telles que le crizotinib ou l’alectinib. Ces résultats témoignent de l’importance d’étudier l’hétérogénéité tumorale via ce type de modèle. Ils démontrent le besoin de développer des inhibiteurs efficaces contre les différentes versions mutées du récepteur ainsi que l’intérêt de détecter les mutations sous-clonales du gène ALK pour le choix thérapeutique. Dans un second temps j’ai montré au niveau de la cellule unique qu’il existait une hétérogénéité intra-population de l’identité cellulaire dans certains cas. J’ai observé la coexistence de cellules noradrénergiques et de cellules ressemblant aux cellules de la crête neurale au sein de même lignées. De plus, les cellules proches des cellules de la crête neurale expriment des gènes associés à un phénotype mésenchymateux et j’ai montré leur plus grande résistance à la chimiothérapie. J’ai validé le marqueur membranaire CD44 permettant de différencier les deux types cellulaires et montré que les cellules de neuroblastome sont plastiques, capables de passer du type noradrénergique au type mésenchymateux et inversement. J’ai également identifié des inhibiteurs permettant de cibler préférentiellement les cellules de neuroblastome mésenchymateuses résistantes aux chimiothérapies. Ce type de traitement, couplé à une chimiothérapie classique, pourrait constituer une nouvelle approche de traitement du neuroblastome.