La crise à l’épreuve de la clinique psychanalytique et du contemporain : approche d’un processus de réveil, au nom de l’Autre
Auteur / Autrice : | Christilla Holtzmann |
Direction : | Alain Abelhauser, Dominique Reniers |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie clinique et psychopathologie |
Date : | Soutenance le 28/01/2021 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Recherches en Psychopathologie- nouveaux symptômes et lien social / EA 4050 |
Jury : | Président / Présidente : Patrick Martin-Mattéra |
Examinateurs / Examinatrices : Giorgia Tiscini | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jacques Cabassut, Delphine Scotto di Vettimo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La crise ne cesse de mettre à l’épreuve la clinique et vient pointer les paradoxes des pratiques contemporaines rivées sur la logique de la réponse sans question. Habituellement conçue comme indissociable du chaos, réduite à un « ça ne va pas » qui regarde autant les équipes que le patient lui-même, le signifiant crise, qui existe pourtant depuis Hippocrate, a perdu son sens. Il est vrai que l’avènement d’un processus de crise nous confronte à de l’impossible autant qu’à de l’insupportable, rendant alors ses contours flous. Il en est ainsi car cet impossible rappelle qu’une expérience de crise est intimement liée au surgissement d’un Réel. La crise, par la surprise qu’elle provoque, et par la « prise-sur » qu’elle suspend, ne vient pas articuler autre chose que cette question du singulier et de l’universel, rappelant que la réponse est avant tout consacrée au symptôme quand la question est ce qui reste de celui qui peut en parler. C’est pourquoi la clinique, en partie la nôtre, est venue redonner toute son étoffe à la crise, nous invitant à nous risquer aux confins de l’indicible dépassement, pour épouser le mouvement transformateur qui émerge dans ce moment de vacillation. Nous avons étudié l’envers de l’expérience de crise, à la lumière des processus oniriques, afin d’accéder à la charge tensionnelle qui sous-tend toute expérience de crise, en nous référant à celle qui est à l’œuvre dans le rêve et qui provoque le réveil, nous situant ainsi en-deçà de la distinction normal et pathologique. Initialement, nous sommes partis des modes d’écritures et de lectures d’un processus de crise, pour en arriver au traitement qu’on lui accorde, avec un dégagement des modes de jouissances, toujours singulier, modulant ainsi les modalités de la manifestation de la crise, mais pas sa nature. C’est donc en nous appuyant sur ces constations et avec l’élucidation psychanalytique de la nature de la crise que nous concevons l’enjeu que peut revêtir l’accueil et le traitement de la crise, pour accompagner le sujet dans cette traversée et offrir une possibilité qu’elle puisse être féconde, ce en congruence étroite avec ce que Clinique, aujourd’hui, persiste à vouloir dire…