Thèse soutenue

Identités hybrides au Canada : un cas d'étude de l'identité coréenne canadienne

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Auteur / Autrice : Lindsey Paek
Direction : Lionel Larré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 15/06/2023
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Christine Lorre Johnston
Examinateurs / Examinatrices : Kyong Yoon, Yohann Le Moigne, Bernadette Rigal-Cellard
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Lorre Johnston, Kyong Yoon

Résumé

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Suite aux efforts de l'État pour s’appuyer sur l'immigration et le multiculturalisme comme moyen de forger une identité nationale, les identités hybrides sont devenues une composante saillante de la société canadienne, enrichissant les discussions centrées sur la définition de la canadianité—plus particulièrement en ce qui concerne l'identité canadienne anglophone. Pour étudier la canadianité reflétée dans les identités hybrides, ce travail est basé sur une étude de cas des immigrants coréens à Toronto et se concentre sur l'attachement ethnique et national des individus qui contribue à leur auto-identification. Dans la partie quantitative de la recherche, une enquête par questionnaire a été diffusée auprès de 240 participants de première, 1,5, et deuxième générations, afin d’examiner l'effet générationnel sur la saillance ethnique intégrée dans leur identité. Ensuite, dans la partie qualitative, des entretiens individuels ont été menés avec dix participants de la génération 1,5 pour examiner leurs cheminements identitaires à travers des histoires de vie. Divers aspects de la notion d'identité (c'est-à-dire socioculturel, ethnique et national, individuel et groupe, endo- et exo-groupe) ont été explorés.Tout d’abord, l'effet générationnel sur l'intégration socioculturelle était évident et, malgré des niveaux variés de maintien de la langue ethnique des générations descendantes, la transmission intergénérationnelle de la saillance ethnique semblait réussie, impliquant le maintien de la culture à la maison, au sein des communautés ethniques et des réseaux de pairs, et par les médias. En outre, dans le cas de la génération 1,5, certains facteurs clés façonnant l'attachement ethnique et national ont été soulignés. Premièrement, entre autres, la socialisation familiale et le temps passé au Canada étaient les facteurs les plus constants qui influaient sur l'attachement et les identités ethniques et nationaux. Deuxièmement, les ressources culturelles, y compris la maîtrise de la langue, ont facilité l’appartenance aux groupes ethniques et nationaux, affectant l’identité sociale et la confiance en soi. Troisièmement, les sentiments marginalisés étaient associés à des identités de soi lorsqu’on était incapable de s'identifier pleinement à l'identité nationale. Le multiculturalisme semble avoir aidé de nombreux participants à percevoir positivement l'identité canadienne et la façon dont ils font face à la discrimination raciale ; cependant, avec la constante négociation des identités entre le foyer et les milieux sociaux et les stéréotypes perçus des canadiens blancs, il a été difficile pour certains d'identifier une identité nationale solide. Ce qui restait central était le sens inhérent de dualité / pluralité ancré dans l'identité coréenne canadienne. Les futures recherches devraient explorer davantage les qualités imaginaires de l'identité canadienne dans l'esprit de ceux qui revendiquent d'autres formes d'identités hybrides et comment l’identification de ces individus aux identités ethnique et nationale peut être mieux facilitée dans des contextes bi- et multi-culturels.