Thèse soutenue

Vers des simulations numériques prédictives des détonations gazeuses : influence de la cinétique chimique, de l’equation d’etat et des effets tridimensionnels

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Auteur / Autrice : Saïd Taileb
Direction : Ashwin Chinnayya
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Energétique, thermique, combustion
Date : Soutenance le 13/10/2020
Etablissement(s) : Chasseneuil-du-Poitou, Ecole nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et ingénierie des matériaux, mécanique, énergétique et aéronautique (Poitiers ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pprime / PPRIME
Jury : Président / Présidente : Éric Goncalves
Examinateurs / Examinatrices : Josue Melguizo-Gavilanes, Pascale Domingo
Rapporteurs / Rapporteuses : Luc Bauwens, Rémy Mével

Résumé

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La présente étude s’inscrit dans le cadre général des simulations numériques des détonations dans des conditions non-idéales. Les configurations abordées correspondent à des écoulements rencontrés dans les accidents industriels ainsi que dans les moteurs à détonation rotative, dans lequel le combustible est injecté à des pressions élevées dans un milieu confiné par des gaz inertes. Les simulations conduites reposent sur un code de simulation numérique RESIDENT (REcycling mesh SImulation of DEtonations) développé à l’Institut Pprime. Il s’appuie sur des schémas numériques d’ordre élevé adaptés à la capture des chocs, avec un schéma d’interpolation MP d’ordre 9, un solveur HLLC-M et une intégration temporelle de Runge-Kutta d’ordre 3. Dans un premier temps, l’influence des équations d’état (EOS) sur la structure cellulaire de la détonation a été étudiée avec les deux EOS : gaz parfaits et Noble-Abel. Les résultats ont montré que l’interaction d’une ligne de glissement avec un ensemble de points triples est responsable de la création d’un nouveau point triple. L’augmentation du coefficient isentropique post-choc inhibe l’apparition de ces instabilités et régularise la structure cellulaire. Ce résultat tire son importance du fait que la structure cellulaire conditionne les règles empiriques de dimensionnement. Dans un second temps, l’influence de la modélisation de la cinétique chimique sur la structure de la détonation et ses limites d’extinction a été étudiée à l’aide de trois schémas cinétiques de complexité croissante : chimie à une étape globale, à trois étapes et chimie détaillée. Malgré les similitudes sur la dynamique du front et sur la structure cellulaire, les résultats présentent des différences significatives lorsque la détonation est soumise à des pertes latérales par un confinement par gaz inerte.Cette étude met en évidence l’impact du modèle cinétique sur la prédiction des limites d’extinction des détonations observées expérimentalement. Finalement, l’influence des effets tridimensionnels sur la dynamique de la détonation a été étudiée. Des comparaisons de simulations 2-D et 3-D ont été effectuées dans le cas d’une configuration d’une détonation marginale et d’une détonation semi-confinée. Malgré les différences dans la topologie de l’écoulement,des similitudes ont été observées dans la structure moyenne lorsque la détonation est idéale. L’analyse de l’énergie des fluctuations totale a révélé que les fluctuations d’entropie sont plus importantes que les fluctuations totales de pression. Dans le cas de la détonation semi-confinée, les effets 3-D se manifestent par un déficit de vitesse moindre qu’en 2-D lorsque la détonation se propage à la même hauteur réactive. Le déficit de vitesse est alors corrélé au rapport de l’épaisseur hydrodynamique avec le rayon de courbure, malgré une courbure moyenne plus importante du front en 3-D.