Thèse soutenue

Lectures du commencement. La phúsis entre Heidegger et la philologie

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Auteur / Autrice : Fanny Valeyre
Direction : Emmanuel CattinMarwan Rashed
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 09/12/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Didier Franck
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Macé
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Lavaud, Inga Römer

Résumé

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La philosophie commence comme historía en quête de la phúsis (l’‘émergence’ ou l’‘éclosion’, traditionnellement traduite par ‘nature’), donc comme enquête sur l’inchoation. Le sens de phúsis, mot du commencement à double titre, paraît toujours fuyant, oscillant entre ‘être’ et ‘devenir’, sens ‘végétal’ et sens ‘universel’. La tension entre ‘être’ et ‘devenir’ constitue simultanément le terrain des controversews philologiques et le cœur de la lecture heideggerienne de phúsis. Si cette tension est insoluble, c’est en vertu de la surabondance première de phúsis, irréductible au concept, et qui n’est que la manifestation de ce qui lui confère son essence, à savoir un retrait fondamental. Heidegger a été nourri de littérature philologique, et sa lecture de la phúsis a en retour influencé la discipline. Ce conditionnement réciproque exige que l’enquête en direction de phúsis soit doublée d’une enquête sur les lectures qui en ont été faites, en recherchant le lieu d’un dialogue possible entre un auteur et une discipline pour lesquels lógos n’a, de part et d’autre, pas le même sens. Que nomme phúsis en tant qu’horizon initial de la philosophie occidentale, enquête qui est encore la nôtre ? En nous appuyant sur la pensée de Heidegger, sur les travaux philologiques, sur des textes que Heidegger n’a pas commentés, ainsi que sur l’étymologie de phúsis, nous tâchons de montrer que celle-ci, privée de son cèlement essentiel (krúptesthai), dont elle constitue l’effacement même, se voit dédoublée en ‘être’ et ‘devenir’, tandis qu’elle nomme originairement un devenir de l’être, un devenir soi dans l’altérité, éminemment visible dans l’éclosion végétale – un chemin vers un chemin.