Thèse soutenue

Nuées d'oiseaux et crocus évangiles. Ted Hughes et le poème de l'être complet

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Auteur / Autrice : Sophie Elzière
Direction : Pascal Aquien
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 13/11/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Voix Anglophones. Littérature et Esthétique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Clíona Ní Ríordáin-O'Mahony
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Aji, Jean-Marie Fournier

Résumé

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Cette thèse a pour objet l’œuvre du poète britannique Ted Hughes et se concentre sur la question de l’accomplissement de l’être et du langage. Le poète décrit le parcours de l’homme du « logos », héritier de Socrate et de Descartes, criminel châtié pour avoir voulu, par la seule force de son esprit, se faire maître et possesseur de son corps et de la nature tout entière. La mythologie personnelle que Ted Hughes développe dans son œuvre poétique et critique lui permet d’y tracer l’infini cheminement du sujet humain qui, reconnaissant ses torts envers la Déesse de l'Être Complet, sa Terre-Mère et sa Fiancée Sacrée, à la fois Reine des Enfers et Fleur du Paradis, renonce à tout et accepte de s’offrir en un don absolu. C’est par cette métamorphose qu’a lieu l’ultime et inespéré « miracle poétique » qui révèle le noyau vital, divin et insondable de l’être poétique. Il faut, selon le poète, parler comme les animaux et les oiseaux, qui, bien au-delà des mots des hommes, parviennent à faire valoir la vérité de l’existence dans ce qu’elle a de plus « étrange, beau, pathétique et terrible ». Il faut comprendre la musique silencieuse du vent, de l’herbe et des pierres : ils portent la vérité ineffable d’une Déesse sans nom, « Annonciation de glaise, d’eau et de soleil » ou « crocus évangile » qui impose à l’homme de tout risquer et de s’offrir sans réserve. C’est le don du funambule errant qui danse sur un fil infini comme s’il était déjà mort : il connaît la douceur de l’agonie et la douleur de l’extase, il en a fait sa plaie noire et son joyau arc-en-ciel, magie de poésie qui fonde le cœur insondable de l’être et du langage.