Thèse soutenue

Analyse de l'impact de Parvimonas micra sur les cellules coliques de l'hôte

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Auteur / Autrice : Emma Bergsten
Direction : Iradj SobhaniPhilippe Sansonetti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie et recherche clinique
Date : Soutenance le 02/09/2020
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EA 7375 EC2M3 (Créteil)
Jury : Président / Présidente : Pascale Fanen
Examinateurs / Examinatrices : Iradj Sobhani, Philippe Sansonetti, Muriel Thomas, Benoit Chassaing, Hélène Bierne, Harry Sokol
Rapporteurs / Rapporteuses : Muriel Thomas, Benoit Chassaing

Mots clés

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Résumé

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Le cancer colorectal (CCR) est le troisième cancer en fréquence et le second en mortalité à travers le monde. Cette maladie multifactorielle est définie par la présence d’une tumeur d’origine épithéliale colique ou rectale se développant sur plusieurs années et caractérisée par une accumulation progressive d’anomalies génétiques et épigénétiques dans les cellules transformées. La majorité des CCR est d’origine sporadique, suggérant le rôle prépondérant de l’environnement dans la carcinogenèse. L’essor des technologies de séquençage à haut débit a mis en évidence une modification en abondance et en diversité du microbiote intestinal chez les individus atteints de CCR par rapport à des individus sains ; ce déséquilibre est appelé dysbiose. L’objectif de ce travail a été d’analyser l’implication du microbiote intestinal dans l’initiation et/ou la promotion du CCR. Nos travaux ont mis en évidence un enrichissement en bactéries du microbiote oral dans les selles et associé au tissu colique de patients atteints de CCR. Un sous type de Parvimonas micra (P. micra), bactérie GPAC (Gram positive anaerobie cocci) commensale du microbiote oral, était l’un des taxons le plus enrichi dès les stades précoces de la carcinogenèse. La caractérisation d'une vingtaine d'isolats cliniques de P. micra a révélé deux groupes phylogénétiques se distinguant par la séquence de leur ADNr 16S et des différences phénotypiques (hémolyse, protéines de surface et capacité d’adhésion aux cellules épithéliales coliques) entre les souches. Le développement d’un modèle de co-culture entre cette bactérie et des cellules primaires coliques humaines en monocouche cellulaire différentiée a permis d’explorer l’impact de P. micra sur certaines fonctions cellulaires. P. micra n'a pas eu d'effet sur la prolifération cellulaire ou la survenue de cassures doubles brins d’ADN dans les cellules humaines alors qu’une diminution de certaines cytokines secrétées par les cellules et une augmentation de la méthylation globale de l’ADN ont été observées. Nous avons ainsi montré que P. micra modifiait la méthylation de l’ADN des cellules coliques primaires humaines in vitro. Chez les patients CCR, la présence de P. micra dans les selles et associé aux tissus coliques ont été corrélées à un score CMI (cumulative methylation index) positif, basé sur la méthylation des promoteurs d’un anti oncogène, WIF1, et de deux gènes de neuromédiateurs PENK et NPY à partir de l’ADN circulant dans le sang. Ces résultats ouvrent des perspectives sur les mécanismes impliquant le microbiote intestinal dans la carcinogenèse colorectale.