Thèse soutenue

L’entretien comme pratique chorégraphique. Étude des interactions verbales dans quatre oeuvres quasiethnographiques

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Auteur / Autrice : Mélanie Mesager
Direction : Isabelle Ginot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Danse et arts du geste
Date : Soutenance le 11/05/2021
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe d'accueil Musicologie, esthétique, danse et création musicale (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Julie Sermon
Examinateurs / Examinatrices : Julie Perrin
Rapporteur / Rapporteuse : Michael Houseman, Frédéric Pouillaude

Résumé

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Cette étude a pour objet quatre œuvres artistiques composées par des chorégraphes qui revêtent la forme d’enquêtes quasi-ethnographiques et engagent des interactions verbales entre différents participants, sur le mode de l’entretien. Mon propos est avant tout de montrer que ces enquêtes sont des chorégraphies et les entretiens une de leur matière. À ce titre, la partition des interactions verbales, comme écriture de dynamiques sous-jacentes aux situations d’interlocution, participe de l’esthétique singulière de chaque œuvre. Selon un modèle emprunté à la sémiotique des interactions, mon étude s’emploie à représenter les partitions qui régissent les prises de parole dans chaque œuvre, et définissent ainsi le rôle des participants et la nature du risque qu’ils prennent à se parler. Les discours qui se construisent de cette façon dans chaque situation produisent du sens référentiel : les entretiens parlent du corps dansant, de la migration comme voyage, du geste au travail, d’anecdotes personnelles. Ce sens, qui tend vers un en dehors de l’œuvre, participe également de son esthétique, mais ne se comprend que dans le contexte de l’énonciation : il dépend à la fois des partitions d’interaction et du contexte chorégraphique dans lequel s’accomplissent les actes de langage. Ainsi défini, le sens référentiel construit différentes relations des œuvres à la réalité, qui peuvent aller de la représentation factuelle à une construction efficace de la réalité référentielle dans le temps de l’énonciation. Dans ce sens, mon étude s’attache, en dernière analyse, aux différentes façons qu’ont ces chorégraphies quasi-ethnographiques et les entretiens qui les composent d’habiter le monde et, ce faisant, de le transformer.