Thèse soutenue

Madrid, capitale hollywoodienne du franquisme des années cinquante : construction d'un imaginaire cinématographique de la modernité

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Auteur / Autrice : Marguerite Azcona
Direction : Nancy Berthier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études romanes espagnoles
Date : Soutenance le 05/11/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches interdisciplinaires sur les mondes ibériques et contemporains (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Marie Franco
Examinateurs / Examinatrices : Luis Deltell Escolar, Rafael R. Tranche
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Franco, Julie Amiot

Résumé

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À la fin des années cinquante, à Madrid, trois comédies à l’eau de rose et grand public affichent une capitale dotée d’une modernité radicale et très américaine : Las Muchachas de Azul, 1957, de Pedro Lazaga, Las chicas de la Cruz Roja, 1958, de Rafael J. Salvia et Vuelve San Valentín, 1962, de Fernando Palacios. Corps urbain et corps féminin s’ajustent à la matrice filmique des comédies hollywoodiennes : fluidité et verticalité pour le premier, mode dernier cri et séduction pour les secondes. Madrid devient à l’écran la capitale hollywoodienne du franquisme des années cinquante. Les femmes saturent l’écran et courent à la recherche du bonheur. Le contexte est doublement favorable à cette inversion des représentations. En 1953, le régime franquiste abandonne ses anciennes alliances et confirme son nouveau rapprochement avec les États-Unis. Le débarquement militaire américain s’accompagne alors d’un débarquement culturel : tout Hollywood prend ses quartiers à Madrid pour une décennie. Pour autant, l’Espagne demeure une dictature militaire et religieuse, verrouillée par le Concordat signé avec le Saint-Siège et par les Pactes de Madrid conclus avec les États-Unis. Une analyse minutieuse révèle alors la présence d’une seconde écriture filmique à l’œuvre dans ces trois films : la propagande franquiste de 1939. Deux modèles cinématographiques s’hybrident ainsi dans ces films et articulent la dictature à la puissance du rêve. En dépit du succès commercial rencontré par ces films, aucune étude n’avait été entreprise encore par les spécialistes du cinéma espagnol.