L’Afrique dans le monde, le monde depuis l’Afrique : études croisées des œuvres d’Alain Mabanckou, d'Achille Mbembe, de Léonora Miano, de Célestin Monga et de Fatou Diome
Auteur / Autrice : | Rolph Roderick Koumba |
Direction : | Jean-Christophe Delmeule |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures francophones |
Date : | Soutenance le 11/06/2019 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2018-2021) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord) |
Jury : | Président / Présidente : Martine Mathieu-Job |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Delmeule, Martine Mathieu-Job, Jean-Michel Devésa, Évelyne Lloze, Landry-Wilfrid Miampika | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Mathieu-Job, Jean-Michel Devésa |
Mots clés
Résumé
Comment se penser Africain au XXIe siècle, tout en étant à la fois héritier d’une histoire travestie, et désireux de dépasser les imaginaires stéréotypés générés par ladite histoire ? Cette question suggère que l’héritage colonial, précisément « la raison nègre » – laquelle est composée de deux approches distinctes, à savoir « la conscience occidentale du Nègre » et « la conscience nègre du Nègre » –, fait l’objet d’une critique. Cette critique qui se veut « objective », prône un humanisme de « l’en-commun » qui transcende l’« universalisme abstrait » occidental qui avait fait de l’Europe le centre du monde. Plusieurs discours, qui convergent vers un but commun, dévoilent une écriture qui s’investit dans la déconstruction des représentations et des imaginaires culturels forgés par l’Occident : ils interrogent le rapport Afrique-Monde et la perception identitaire en tenant compte de l’évolution historique des sociétés de ce continent. La plupart des essais et des fictions littéraires d’Achille Mbembe, d'Alain Mabanckou, de Léonora Miano, de Célestin Monga et de Fatou Diome révèlent que la race, le Nègre et le mot « Afrique » sont des fabriques, lesquelles ont été mobilisées en faveur de la traite atlantique. Ce processus de mise en fiction de l’altérité africaine semble encore d’actualité démontrant à cet effet que la condition des Africains à notre époque serait étroitement liée au passé colonial. Une analyse à la fois poétique et sociocritique des textes, mettant en avant des études croisées de ces œuvres, lesquelles confrontent les différentes perspectives, s’avérait indispensable. Dans la mesure où l’avortement des indépendances africaines occasionné par les anciennes puissances coloniales en complicité avec leurs alliés africains, les « plaies sociales » sévissant quotidiennement en Afrique et l’immigration africaine sans cesse croissante en direction des pays occidentaux indiquent que les rapports Afrique-Occident, en particulier, ne paraissent pas encore sereins ni « équitables ». D’après ces écrivains, l’identité africaine – à laquelle ils s’intéressent et qu’ils conçoivent comme une donnée flexible – s’est nourrie des multiples rencontres de l’Afrique avec principalement l’Occident, donnant ainsi naissance à une africanité inclusive : favorable à l’ouverture de l’Afrique au monde et à l’intégration du monde en Afrique.