Thèse soutenue

Encadrer l'enfance populaire hors de l'école : Ethnographie des loisirs périscolaires

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Auteur / Autrice : Simon Kechichian
Direction : Sylvia Faure
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie et anthropologie
Date : Soutenance le 02/06/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Bonnéry
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Thin, Martine Court
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Lebon, Wilfried Lignier

Résumé

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À partir d’une enquête ethnographique de longue durée, articulant observations participantes, entretiens et analyses documentaires, cette thèse vise à rendre compte des modalités de socialisation et d’encadrement d’enfants de milieux populaires au sein d’accueils de loisirs périscolaires. Au carrefour de la sociologie de la socialisation, de l’éducation, des classes populaires et de l’enfance, ce travail pose la question de la confrontation entre un espace éducatif situé à la périphérie de l’école et un public situé dans les milieux populaires. Les spécificités de cette configuration invitent à s’interroger sur la prédominance du mode scolaire de socialisation au-delà des frontières de l’école et sur les mécanismes d’acculturation scolaire de l’enfance populaire jusque sur ses temps de loisirs. À rebours des images pacifiées et iréniques des jeux d’enfants, la thèse défendue est alors que les activités périscolaires, loin d’offrir aux enfants de milieux populaires un espace de recomposition, participent de façon singulière à étendre la domination scolaire en dehors de l’école. Afin de saisir finement ce qui se joue au sein des accueils de loisirs étudiés, cette étude est attentive au mode de socialisation qui trame ce dispositif et aux modes d’appropriation enfantine de celui-ci, mais également aux modalités concrètes de mises en œuvre du programme et des prescriptions institutionnelles par des animateur.rices recruté.es en grande partie dans la jeunesse populaire. L’étude de la confrontation entre logiques scolaires et populaires, ainsi que de ses effets réciproques sur l’institution et les individus, se déploie donc aussi au regard des appropriations populaires du métier d’animateur et du rôle d’acteur éducatif. Finalement cette thèse entend mettre au jour comment enfants et animateur.rices, joueurs comme travailleurs, occupant des positions différentes au sein de l’institution mais des positions similaires dans l’espace social, doivent, jusque dans leurs loisirs ou leur travail, « faire avec » le poids de la domination scolaire sur leurs pratiques.