Le démonstratif en latin tardif et altimédiéval : étude de la documentation notariale privée rédigée en Gaule et en Italie (7e – 10e siècles)
Auteur / Autrice : | Piotr Plocharz |
Direction : | Céline Guillot-Barbance, Maria Selig |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage - linguistique |
Date : | Soutenance le 29/09/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...) |
Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....) | |
établissement de codirection internationale : Universität Regensburg | |
Jury : | Président / Présidente : Benoît-Michel Tock |
Examinateurs / Examinatrices : Céline Guillot-Barbance, Maria Selig, Benoît-Michel Tock, Anne Carlier, Paolo Greco, Michel Banniard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Carlier, Paolo Greco |
Résumé
Ce travail de recherche vise à mieux nous renseigner sur le processus de filiation du latin aux langues romanes, et plus spécifiquement sur la réorganisation du système démonstratif qui a lieu à l’époque du passage du latin tardif à l’ancien français et à l’ancien italien. En bénéficiant des apports et avancées de la linguistique sociohistorique mais aussi de l’histoire socio-culturelle de l’Occident latin, cette thèse exploite les acquis du tournant numérique de la recherche en SHS en s’appuyant sur les méthodologies de la linguistique de corpus et les outils d’analyse numériques. Il explore un genre textuel jusque-là mal connu et inexploité par les linguistes, à savoir les chartes notariales. La recherche est centrée sur l’analyse pragmatico sémantique des six formes traditionnellement considérées comme des démonstratifs, les indexicaux HIC, ISTE, ILLE, et les endophoriques IS, IDEM, IPSE. La phonétique et la morphosyntaxe des démonstratifs sont prises en compte seulement quand elles permettent de mieux saisir leurs propriétés sémantico- pragmatiques. Les analyses sont menées dans une perspective comparatiste à partir d’un corpus numérique de chartes notariales rédigée en Gaule et en Italie méridionale entre le 7e et le 10e siècle. Le corpus est exploité à l’aide du logiciel TXM, développé par l’équipe Cactus (Corpus en diachronie, textomérie et usages) au sein de l’IHRIM (UMR 5317). Notre travail de recherche propose d’étudier les démonstratifs latins sous un nouveau jour en prenant en compte les derniers avancements des études sémantico-pragmatiques. De nombreuses recherches sur le démonstratif en tant que catégorie linguistique ont été menées durant les dernières décennies. Elles nous permettent de proposer de nouvelles explications concernant non seulement le fonctionnement des démonstratifs en synchronie mais aussi en diachronie longue. Nous disposons aujourd’hui de ce type de travaux sur l’ancien français et dans une moindre mesure sur le latin (notamment sur le latin tardif des textes hagiographiques). En l’état actuel, ce type d’études sur les périodes anciennes de l’italien semble faire défaut. En proposant une nouvelle explication du fonctionnement des démonstratifs dans la diachronie longue du latin qui s’accorde avec les propositions faites pour l’ancien français, nous espérons fournir un nouveau cadre théorique qui s’adapte à toute la diachronie du latin (du latin archaïque à l’ancien français) et qui permet de mieux articuler les enjeux de l’évolution des démonstratifs latins vers les démonstratifs romans puisque nous essayons d’y inclure les démonstratifs de l’ancien italien.