Thèse en cours

Le suburbium de Lugdunum dans l'Antiquité
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Auteur / Autrice : Emmanuelle Dumas
Direction : Jean-Charles Moretti
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire et civilisation des mondes anciens
Date : Inscription en doctorat le 29/10/2013
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : ED 483 - Sciences Sociales

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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La périphérie de la ville de Lugdunum a longtemps été perçue comme un endroit peu propice à l'occupation humaine et peuplée uniquement de tombes (Allmer, Dissard 1887-1888, cxlv ; Audin 1965, p. 133). Elle a de ce fait assez peu intéressé les archéologues lyonnais. Il faut attendre les premières découvertes d'habitats et d'installations artisanales suburbaines dans les années 1980 pour voir naître un intérêt pour le suburbium lyonnais (Delaval et al. 1995). Les recherches sur cet espace suburbain ont bénéficié du développement d'une politique archéologique de sauvegarde des vestiges par leur étude. Les opérations archéologiques de sauvetage se sont alors multipliées et ont permis de documenter ces secteurs. Les premières études sur le suburbium lyonnais ont ainsi mis en évidence la coexistence d'habitats, d'installations artisanales et d'espaces funéraires (Tranoy 2000 ; 2007 ; 2009). Les données prises en compte dans ces premières synthèses lyonnaises n'intégraient que les découvertes faites avant les années 2000. Or depuis une quinzaine d'années, le rythme des recherches archéologiques s'est accéléré à la faveur du développement d'une politique d'archéologie préventive qui est à l'origine de nombreux diagnostics et de fouilles. Les vestiges mis au jour lors de ces opérations ont considérablement amélioré notre connaissance de l'occupation suburbaine de Lugdunum, mais une synthèse récente intégrant ces nouvelles données fait toujours défaut. La zone d'attraction d'une ville comme Lugdunum qui a joué en quelque sorte un rôle de vice-capitale de l'empire romain pour sa moitié occidentale au Haut-Empire (Bérard 1991), devait être relativement importante. Les découvertes archéologiques semblent montrer qu'elle pourrait s'étendre sur un rayon de 15 km autour de la ville antique, car c'est dans ce périmètre que l'occupation antique est la plus dense. Les seuls travaux concernant ce territoire étaient jusqu'à récemment ceux de F. Gabut sur les communes limitrophes de Lyon (Gabut 1899). On dispose cependant de données nouvelles grâce aux opérations d’archéologie de sauvetage et préventive, comme celles issues des fouilles préventives qui viennent d'être menées à l'emplacement du futur stade de l'Olympique lyonnais à Décines par E. Ferber. Cette documentation est souvent restée à l'état de rapports d'opération et les rares publications sont des monographies de site (Monnier 1990 ; Coquidé, Vermeulen 1999). Ces recherches sur le suburbium de Lugdunum se proposent d'étudier l'occupation d'un territoire englobant quinze kilomètres autour de la ville antique, de réaliser un atlas archéologique de son occupation et ainsi d'inventorier et d'analyser les formes d'occupation du suburbium de Lugdunum. Ce travail permettra de dresser des cartes des habitats, des activités artisanales et des espaces funéraires par siècle et de réfléchir sur les logiques d'implantation des sites, sur la nature de l'occupation se trouvant dans le suburbium lyonnais, sur ses fonctions et sur les relations qu'il entretenait avec la ville mais aussi sur son organisation et sur ses dynamiques historiques. La dynamique de l’occupation de la périphérie des villes, est fortement tributaire de celle de la ville au rythme de laquelle elle se développe ou décroît, ainsi cette étude permettra également d'appréhender les dynamiques de la ville de Lugdunum elle-même, à travers celles de sa périphérie (Dumas, Blaizot à paraître). Bibliographie : Allmer, Dissard 1887-1888 : Allmer (A.), Dissard (P.). — Trion : antiquités découvertes en 1885, 1886 et antérieurement au quartier de Lyon dit de Trion. Lyon : Association typographique, 1887-1888. Audin 1965 : AUDIN (A.). — Lyon, miroir de Rome dans les Gaules. Paris : Fayard, 1965. Bérard 1991 : Bérard (F.). — Aux origines de la cohorte urbaine de Carthage. Antiquités africaines, 27, 1991, p. 39-51. Coquidé, Vermeulen 1999 : Coquidé (C.), Vermeulen (C.). — Evolution d'un habitat rural du Ier s. av. J.-C. au IIIe s. ap. J.-C. à Chassieu-Genas “ l'Epine ” (Rhône). — Revue archéologique de Narbonnaise, 32, 1999, p. 197-244. Delaval et al. 1995 : Delaval (E.), Bellon (C.), Chastel (J.), Plassot (E.), Tranoy (L.). — Vaise. Un quartier de Lyon antique. Lyon : Ministère de la Culture, Direction des Affaires culturelles, Service régional de l'Archéologie (Documents d'Archéologie en Rhône-Alpes n°11, Série Lyonnaise n°5), 1995. Dumas, Blaizot à paraître : Dumas (E.), Blaizot (F.). — Le suburbium de Lyon. Un état de la question — In : Besson (C.), Blin (O.), Triboulot (B.). Franges urbaines et confins territoriaux. La Gaule dans l'Empire. Paris : Errance (collection Archéologie aujourd'hui), à paraître. Gabut 1899 : Gabut (F.). — Les villas, mas et villages gallo-romains disparus. — La construction lyonnaise, 21/2, 1899, p. 210-213 Monnier 1990 : Monnier (J.). — La Dent : Meyzieu, Rhône : site gallo-romain : contexte archéologique et historique : découvertes archéologiques La Grande Seiglière (Genas, Azieu), Les Houdières (Décines-Charpieu). Lyon : Université de Lyon III (Collection du centre d'études romaines et gallo-romaines: nouvelle série, 8), 1990. Tranoy 2000 : Tranoy (L.). — The living and the dead : approaches to landscape around Lyon — Burial, Society and Context in the Roman World, Oxford, 2000, p. 162-168. Tranoy 2007 : Tranoy (L.). — Espaces et pratiques funéraires à Lyon du Ier au IVe siècle ap. J.–C. — In : Le Mer (A.-C.), Chomer (C.). — Carte archéologique de la Gaule. 69/2, Lyon. — Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Maison des Sciences de l’Homme, 2007, p. 237-242. Tranoy 2009 : Tranoy (L.). — A Lugdunum : espaces des vivants, espaces des morts. — In : Goudineau (C.) dir. — Rites funéraires à Lugdunum. Paris : Errance, 2009, p. 83-106.