Thèse soutenue

Analyse spatiale et fonctionnelle de la zone centrale de l’ancienne colonie de Tayma, en Arabie du Nord-Ouest, pendant les périodes nabatéenne, romaine et de l’Antiquité tardive

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Auteur / Autrice : Luna Watkins
Direction : Michel Mouton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance le 07/02/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Archéologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Jérémie Schiettecatte
Examinateurs / Examinatrices : Michel Mouton, Ricardo Eichmann, Arnulf Hausleiter

Résumé

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La présente thèse est une étude des espaces anciens, de leur organisation, de leur fonction et de leur perception par les personnes qui les créèrent et y vécurent. Cette thèse se focalise sur les restes architecturaux de la zone résidentielle, située au cœur de l’oasis de Tayma en Arabie du Nord-Ouest, et datant des périodes nabatéenne, romaine et tardo-antique. La séquence des niveaux d’occupation, mise au jour entre 2004 et 2015 et relativement bien préservée, en permet une investigation détaillée. Les principaux objectifs de cette étude consistent en l’identification de la configuration spatiale du bâti domestique et, par ailleurs, en la compréhension du rôle joué dans la perception et la conception de l’espace en environnement urbain par des facteurs politiques, économiques et sociaux. Dans ces recherches sur l’espace et son utilisation, le concept de la syntaxe spatiale –space syntax– joue un rôle essentiel. La syntaxe spatiale est une technique d’analyse spatiale permettant de saisir les règles abstraites qui définissent la configuration d’un espace à un moment donné de son utilisation et lors de différentes occupations. En ayant recours à des données nombreuses et variées ainsi qu’à une approche multi-disciplinaire, cette analyse permet de mieux saisir la configuration spatiale des bâtiments ainsi que les changements qui eurent lieu à Tayma entre les IIème et VIème siècles de notre ère. Parmi les principaux résultats obtenus, on peut citer l’identification des accès aux bâtiments individuels, l’analyse de la circulation à l’intérieur de ces bâtiments ainsi que la caractérisation des différences fonctionnelles observées au sein de ces espaces de vie. À travers cette étude, il a aussi été possible de replacer Tayma, dont l’organisation spatiale a apparemment était notoirement modifiée entre les périodes nabatéenne et romaine, dans le cadre plus large des changements attestés au même moment sur d’autres sites archéologiques de l’Arabie du Nord-Ouest. À l’inverse, la transition vers la période tardo-antique montre des signes évidents de continuité avec la période précédente, les bâtiments réutilisant souvent une configuration spatiale héritée de la période romaine. Par conséquent, ce résultat suggère soit l’absence d’investissements importants en ressources, soit une continuité dans l’utilisation des espaces domestiques.