Thèse soutenue

Un portrait géographique de la techno de Détroit : analyse du genre dans son contexte de naissance noir américain, et de sa diffusion mondiale

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Alia Benabdellah-Pickel
Direction : Yves Raibaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 18/09/2020
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Passages (Pessac, Gironde ; Pau ; Talence, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Nicole Ollier
Examinateurs / Examinatrices : Yves Raibaud, Boris Grésillon, Dan Ferrand-Bechmann, Melba Joyce Boyd, Mathieu Guillien
Rapporteurs / Rapporteuses : Boris Grésillon, Dan Ferrand-Bechmann

Résumé

FR  |  
EN

La musique techno a été créée au sein de la communauté noire de Détroit aux États-Unis, au début des années 1980. Cette thèse s’intéresse à la ville de Détroit, à la communauté noire américaine de la plus grande ville noire des États-Unis et à ce style de musique électronique qui a obtenu rapidement une audience mondiale au point d’influencer de nombreuses musiques populaires contemporaines. Mon projet est de dresser un portrait de la musique techno, en lien avec le lieu de son apparition, et de sa diffusion à l’échelle locale, nationale et internationale, marquée en particulier par un aller-retour continu entre les deux rives de l’Atlantique. Je chercherai ainsi à comprendre comment la techno s’est développée à différentes échelles géographiques et quels ont été les espaces de réception de cette musique originellement noire, mais souvent perçue comme blanche à une échelle mondiale. De la même manière, il s’agira de réinscrire ce style musical dans son héritage musical noir américain et montrer en quoi il est la continuation d’une longue tradition de message sonique codé. Ce travail doctoral s’appuie sur un travail de terrain long et approfondi, divisé entre deux séjours de recherche à Détroit et sa région sur une période de deux ans, et un séjour de recherche à Berlin sur une période de trois mois, tous deux financés par des bourses de recherche, respectivement américaine (Georges Lurcy – Fulbright) et allemande (John F. Kennedy Institute for North American Studies). Le but de ce travail doctoral est d’analyser la techno de Détroit et de présenter un portrait géographique du genre musical et de sa diffusion, de Détroit à l’Europe (avec un focus sur Berlin), puis du mouvement retour, afin d’étudier l’évolution du genre musical à différentes échelles géographiques, et de souligner le processus de blanchiment dont il est victime. À une échelle locale, l’ancrage de cette musique dans son territoire de naissance sera étudié, ainsi que les raisons qui font de la techno de Détroit le fruit de son environnement et de l’histoire de la ville où elle est née. J’observerai ainsi comment la techno de Détroit s’est développée à une échelle locale. Dans un mouvement retour de la techno à Détroit, à une échelle locale et transnationale, je chercherai à savoir pour quelle raison ce style contemporain de musique afro-américain qui a connu rapidement une diffusion mondiale n’a trouvé qu’un écho faible dans la communauté noire de Détroit. Enfin, question qu’il est difficile d’ignorer, la techno noire de Detroit est un genre musical presqu’exclusivement masculin : quelles sont les perceptions que peut en donner le mouvement contemporain du Black Feminism ? Cette question nous permettra d’intégrer les réflexions sur l’intersectionalité, un concept développé au sein de la communauté noire américaine.