Thèse soutenue

L'aménagement scolaire en milieu rural : entre normalisation et négociation : Approche géohistorique de la construction du réseau de CEG (collèges d'enseignement général) dans l'académie de Grenoble entre 1959 et 1981.

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Auteur / Autrice : Malorie Ferrand
Direction : Pierre Cornu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 19/11/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'études rurales (Lyon) - Laboratoire d'Études Rurales / LER
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Christophe Capuano
Examinateurs / Examinatrices : Claire Delfosse
Rapporteur / Rapporteuse : Fabien Conord, Marie-Vic Ozouf-Marignier

Résumé

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Cette thèse analyse la politique de normalisation du réseau scolaire de second degré mise en œuvre par les aménageurs de la Ve République entre 1959 et 1981, période qui précède la décentralisation et l’affirmation de politiques éducatives territorialisées. En se concentrant sur des territoires et des structures souvent oubliés de l’histoire de l’éducation, les CEG (collèges d’enseignement général) installés dans les secteurs définis comme « ruraux », elle met en exergue la complexité des jeux d’acteurs qui interagissent dans la fabrique du territoire scolaire ainsi que les enjeux de cet aménagement, qui vont bien au-delà de la seule sphère éducative, dans les territoires ruraux très hétérogènes qui composent l’académie de Grenoble. Elle apporte ainsi un éclairage sur des problématiques articulées, tant politiques et sociales que rurales, en interrogeant les rapports entre l’État, les sociétés et les territoires ruraux à travers la mise en œuvre d’une politique publique à fort effet « territorialisant ». Cette approche de type géohistorique, qui s’appuie sur une production cartographique et des études de cas à grande échelle, met également en exergue les apports de l’interdisciplinarité et de l’utilisation des SIG dans des études diachroniques. Cartographier la carte scolaire laisse en effet entrevoir le palimpseste que constitue le réseau des établissements en milieu rural, mais aussi sa permanence sur la longue durée, au-delà des réformes et des changements d’appellations successifs, interrogeant ainsi les modalités de la fabrique du territoire scolaire et plus largement l’articulation entre la verticalité du pouvoir et les territorialités. Il apparait ainsi que l’aménagement du territoire scolaire est beaucoup plus que le produit d’une dynamique top-down, mais résulte d’une co-construction asymétrique entre, d’une part les agents étatiques et, d’autre part, les acteurs locaux.