Thèse soutenue

Terrains d'entente : anthropologues et écrivains dans la seconde moitié du XXe siècle

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Auteur / Autrice : Éléonore Devevey
Direction : Laurent DemanzeVincent Debaene
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 08/12/2017
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec Université de Genève
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Passages XX-XXI (Lyon ; 2007-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Piégay
Examinateurs / Examinatrices : Marielle Macé, Dominique Carlat, Nicolas Adell

Résumé

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Ce travail se donne pour but d'éclairer, à partir d’un corpus mêlant écrits d’anthropologues et d’écrivains, la reconfiguration de leurs rapports dans la seconde moitié du XXe siècle. Il part du constat que le dialogue noué au temps des avant-gardes et du « surréalisme ethnographique » n'a pas pris fin avec l'achèvement du processus de professionnalisation de l'ethnologie, mais s'en est trouvé relancé, sur des bases plus clairement définies. Notre étude prend pour objet plusieurs volumes de la collection « Terre humaine » – G. Balandier, G. Condominas, P. Clastres –, ainsi que les travaux de J. Favret-Saada et d'Y. Verdier, en considérant les différentes pratiques d'écriture et les échanges intellectuels dans lesquels ils prennent sens. Elle s'attache par ailleurs aux œuvres d'écrivains pour qui l’anthropologie a représenté un stimulant scripturaire – R. Barthes et G. Perec –, un réservoir de lectures et de pratiques à détourner – J.-L. Trassard, P. Bergounioux, P. Quignard, G. Macé – dans un paysage intellectuel où l'anthropologie, désormais bien implantée, offre matière à des prolongements méditatifs ou mémoriels. On considère enfin la figure de l’anthropologue telle qu’elle a pu être ressaisie par la fiction : ce qu’elle révèle de l’imaginaire qui entoure les vies savantes, comme de la répartition des prérogatives entre écrivains et savants. L'horizon général de cette thèse est de montrer que les pratiques d'écriture non académiques des anthropologues comme celles des écrivains curieux d'anthropologie représentent dans la seconde moitié du XXe siècle une forme de résistance de fait à l'autonomisation de l'esthétique comme à l'attribution d'une fonction de connaissance à la seule expertise scientifique.