Thèse soutenue

L'étude de l'art rupestre en République du Congo et en République démocratique du Congo : dans le département de la Bouenza et la province du Kongo Central

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Auteur / Autrice : Nexewa Mongolo Mololi
Direction : Manuel Gutierrez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie. Ethnologie. Préhistoire
Date : Soutenance le 23/11/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Archéologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Hara Procopiou
Examinateurs / Examinatrices : Manuel Gutierrez, Hara Procopiou, Mathilde Buratti, Benoît Poisblaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Malika Hachid, Marcel Otte

Résumé

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Le sujet de notre étude porte sur l’art rupestre de deux pays voisins, la République du Congo (Congo-Brazzaville) et la République Démocratique du Congo (Congo-Kinshasa), plus particulièrement les sites du département de la Bouenza et de la province du Kongo Central. Depuis les premières informations se rapportant à la découverte de cet art rupestre dans la sous-région, la connaissance sur les manifestations graphiques est restée à un état lacunaire malgré quelques essais entrepris dans les dernières décennies. Ces deux zones d’étude souffrent d’un manque réel de travaux de recherche, et pourtant, ce domaine connaît un essor considérable dans d’autres régions du continent. Notre mémoire de thèse a pour premier but le recensement de ces représentations rupestres et il s’est avéré particulièrement riche. Ce corpus une fois acquis doit nous permettre une étude approfondie de ces plus anciens témoignages « visuels » des sociétés anciennes et/ou récentes ayant vécu dans la région. Pour ce faire, notre démarche d’étude est orientée vers une observation minutieuse des différents panneaux et des thèmes identifiables pour une analyse plus globale de l’ensemble des scènes représentées sur les parois. Il nous est vite apparu des différenciations stylistiques. Pour la première fois dans la région, 4 styles d’anthropomorphes se sont démarqués : « épuré », « bâton », « couvre-chef » et « corps formé », qui se différencient par leur posture, leur forme ou leurs attributs. Ils sont aussi associés à de nombreuses figures géométriques de toutes formes, et des zoomorphes. Aucune datation directe n’est possible actuellement. Une première hypothèse de travail se dégage en proposant une « chronologie relative », concernant chacune des deux régions d’étude : pour la Bouenza, elle remonterait à la fin du XVIIe et/ou début du XVIIIe siècle, en rapport avec des données de la littérature disponible de la région. Quant au Kongo Central, particulièrement le Secteur de Kimpese, elle se situerait vers le début du XXe siècle en s’appuyant essentiellement sur les éléments historiques (fusils) de type européen, relevés sur les parois ornées. La comparaison des représentations iconographiques du Kongo Central avec des pays de la sous-région a révélé dans une moindre mesure une similitude qui pourrait indiquer un rapprochement culturel par les styles des anthropomorphes, bien au-delà d’une capacité cognitive d’origine commune. La question des principaux auteurs de ces œuvres peintes et gravées reste en suspens bien que ces deux régions d’étude soient occupées par le même peuple Kongo. Cependant, il n’entretient plus de rapports directs avec les sites pariétaux ou rupestres. Ainsi, l’attribution culturelle à l’un des sous-groupes Kongo vivant dans les deux zones d’étude, ne semble pas pertinente, en raison des données ethnographiques lacunaires. Le foisonnement de représentations des abris que nous avons visités pourrait aussi fournir des réponses grâce aux multiples variations des styles déjà observés, tout comme la récurrence de certains géométriques. Ils devront faire l’objet d’une analyse approfondie qui permettra de mieux cerner les différences géographiques, chronologiques et culturelles. L’étude des superpositions est aussi une réponse pour appréhender les différents groupes en présence et leur possible interaction, tout comme les rajouts sur les figures qui peuvent signifier l’appropriation et la perduration d’un thème dans le temps par plusieurs groupes.