Thèse soutenue

Construisant une communauté transnationale via une nouvelle religion japonaise : le cas d'un centre Tenrikyo en banlieue parisienne

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Auteur / Autrice : Margaret Brady
Direction : Véronique Bénéï
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 17/12/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Jean-Bernard Ouedraogo
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Bernard Ouedraogo, Michael Houseman, Jason Ānanda Josephson, Emma Gobin
Rapporteurs / Rapporteuses : Michael Houseman, Jason Ānanda Josephson

Résumé

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Cette thèse traite d’un conglomérat éclectique de personnes diversement liées au principal site européen de la nouvelle religion japonaise de Tenrikyo, le Tenrikyo Europe Centre (TEC), situé en banlieue parisienne. L'auteur nomme cet ensemble de personnes interconnectées la « communauté TEC » et c'est sur cette « communauté » que se concentre ce texte. Ce terme s'est imposé à partir des observations et de la perspective de l'auteur après plusieurs années de travail sur le terrain pour décrire succinctement sa population de recherche. L'application de ce terme vise à mettre en évidence des réseaux de relations sociales principalement interconnectés par le TEC qui se sont rassemblées pour former un ensemble social plus vaste. Bien que le TEC lui-même soit basé en banlieue parisienne et que la majorité de ses acteurs clés soient japonais, la « communauté TEC » s'étend au-delà de la région parisienne et comprend diverses nationalités, pays de résidence et même identités religieuses. En dépit de ces diversités spatiales, personnelles et sociales, les acteurs sociaux inclus dans mon étude constituaient une communauté non figée avec des réseaux de connexion complexes et en constante évolution. En plus d'une section d'introduction générale au contexte, cette thèse est divisée en trois sections fondées sur des matériaux ethnographiques. Tout d'abord, l’aspect local de la « communauté TEC », qui a principalement impliqué des personnes vivant en région parisienne, est discuté. Cette communauté comprenait notamment des adeptes locaux, de jeunes missionnaires adultes du Japon en mission pour plusieurs années, et des personnes qui n’étaient pas des « membres » de Tenrikyo mais qui étaient néanmoins connectés au TEC. Dans la seconde section, l'accent est porté sur le continent européen au sens large et aborde à la fois la présence de cette religion dans divers pays européens et l'unification de ces acteurs religieux au sein du TEC. La dernière section se concentre sur la ville de pèlerinage de Tenri City au Japon, où Tenrikyo est enracinée à la fois de façon spirituelle et organisationnelle. Si cette recherche doctorale a été principalement conduite en Europe, elle fait aussi apparaître que la « communauté TEC » en région parisienne était inexorablement liée à la ville de Tenri au Japon et était, en fait, une construction sociale bi-locale. Son existence était liée aux liens imaginaires et vécus que nombre de ses membres possédaient avec le TEC et la ville de Tenri respectivement, et reposait pour une large part sur les moments partagés collectivement dans les deux endroits. Dans l'exploration textuelle de la façon dont cette « communauté » s'est formée et des raisons pour lesquelles elle s’est constituée, l'accent est placé sur comment l'adhésion à la « communauté TEC » et, par extension, au monde socio-religieux plus large de Tenrikyo dont elle faisait partie, s'est faite par des moyens conceptuels et performatifs autant que par des expériences corporelles. Cette thèse est, en somme, une exploration de la manière dont les différentes facettes de ce monde social se sont réunies pour former un ensemble social plus vaste et interconnecté.