La Moldavie et l'Union européenne ; l'horizon indéfini : entre continuité post-soviétique, dérives oligarchiques et essoufflement d’un modèle
Auteur / Autrice : | Vincent Henry |
Direction : | Sergiu Mişcoiu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences Politiques |
Date : | Soutenance le 19/03/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil) - LIPHA - Laboratoire Interdisciplinaire d’étude du Politique – Hannah Arendt / LIPHA-UPEC |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Robert Raviot |
Examinateurs / Examinatrices : Sergiu Mişcoiu, Joseph Krulic, Yves Palau, Snejana Druţă Sulima, Dorina Rosca | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Joseph Krulic |
Mots clés
Résumé
Cette thèse décrit les évolutions politiques de la république de Moldavie en portant une attention particulière à la décennie 2010-2020 au cours de laquelle le pays s’est associé à l’Union Européenne. Un temps présenté comme le modèle du Partenariat oriental, la Moldavie est aujourd’hui loin du modèle qu’elle s’était engagée à adopter. L’influence de la Russie sur un pays constamment décrit comme « entre-deux-mondes» puis la corruption des élites politiques ont été successivement présentées comme les principales causes de cette européanisation ratée. Ce travail analyse la manière dont les élites moldaves ont utilisé la concurrence géopolitique entre puissances et les fragilités de la société pour créer une zone grise dont ils sont les premiers bénéficiaires. Pour s’éloigner de la seule lecture géopolitique, ce travail revient également sur la dimension idéologique de la notion de transition qui a structuré le processus d’intégration européenne, elle s’appuie sur la confiance en des élites réformatrices, l’idée d’un rattrapage et d’un but à atteindre. Confrontée à une situation régionale difficile et fragilisée dans son modèle, l’Union Européenne a dû renoncer à l’approche idéaliste adoptée après la disparition des régimes socialistes pour évoluer vers une approche tendant à privilégier la stabilité à l’approfondissement de la démocratie. Les politiques de voisinage de l’UE s’appuient pourtant toujours sur le paradigme de la transition mais n’offrent plus de finalité à ce processus. Ces contradictons des politiques européennes brouillent aujourd’hui l’image de l’UE et loin de renforcer la stabilité recherchée favorisent les dérives oligarchiques et le recul démocratique.