Thèse soutenue

Construction sociale d'une esthétique artificielle : Berenson, un robot amateur d'art

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Auteur / Autrice : Ali Karaouzene
Direction : Philippe GaussierDenis Vidal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : STIC (sciences et technologies de l'information et de la communication) - Cergy
Date : Soutenance le 28/02/2017
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et ingénierie (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Fondation : Fondation des Sciences du Patrimoine
Laboratoire : Equipes Traitement de l'Information et Systèmes / ETIS
Jury : Président / Présidente : Arnaud Revel
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Gaussier, Denis Vidal, Rodolphe Gelin, Nicolas Rougier, Paul Dumouchel
Rapporteur / Rapporteuse : Peter Ford Dominey

Résumé

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Dans cette thèse nous nous intéressons à la problématique de la construction de l'esthétiquechez les humains. Nous proposons d'utiliser un robot comme modèle pour étudier les briquesde bases qui participent au développement des préférences esthétiques. Nous utilisons le termed'esthétique artificielle (E.A ) pour désigner les préférences du robot.Plusieurs travaux de recherche tentent d'établir des théories de l'esthétique que nous séparons icien deux approches. D'une part, les approches empiriques qui étudientles préférences esthétiques d'un point de vue expérimental. Nous nous intéressons notamment àune branche plus radicale des approches empiriques, nommée la neuroesthétique. Celle-ci postulel'existence de structures cérébrales dédiées à l'appréciation des scènes visuelles en général et de l'art en particulier.D'autre part, les approches sociales qui avancent que les préférences esthétiques se transmettent de générationen génération et se construisent selon l'historique de l'individu et de ses interactions avec les autres.Le contextualisme historique est une branchedes approches sociales qui établit un lien entre le contexte dans lequel une œuvre est observée et son appréciation.Sans remettre en cause l'approche neuroscientifique, nous avons choisi de nous positionner dans une approche sociale et développementaleen utilisant des méthodes expérimentales telles que celles utilisées en esthétique empirique.Nous étudions l'émergence du sens esthétique dans le cadre de la référenciation sociale.On appelle référenciation sociale la capacité à attribuer des valences émotionnelles à des objets a priori neutre.Nous testons nos hypothèses sur robot mobile dans un cadre d'interaction triadique : homme-robot objet.Ceci dans un milieu naturel centré sur des humains non initiés à la robotique.Les humains jouent le rôle d'enseignants (professeur) du robot. Ils ont la tâche de suivre le robot dans son développementet de lui enseigner leurs préférences pour lui permettre de développer son propre ''goût''.Nous avons choisi de mener nos expériences dans des milieux dominés par l'esthétique comme les musées ou les galeries d'art.Toutefois, ces expériences peuvent être menées en tout lieu où des humains et des objets seraient disponibles.Notre robot, nommé Berenson en référence à un célèbre historien de l'art du 19ème siècle, est un outilpour comprendre d'une part comment s'installent des interactions sociales et comment les humainsprêtent des intentions aux machines, et d'autres part il permet d'étudier les briques minimalesd'intelligence artificielle à mettre en place pour construire une esthétique artificielle.