Thèse soutenue

Du vandalisme d’œuvres d’art. Enjeux et réceptions. Destructions, dégradations et interventions dans les musées en Europe et en Amérique du Nord depuis 1970

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Auteur / Autrice : Anne Bessette
Direction : Bruno Péquignot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 30/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....)
LabEx : Laboratoire d'excellence industries culturelles et création artistique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Joëlle Le Marec
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Péquignot, Joëlle Le Marec, Alexandra Bensamoun, Jean-Louis Fabiani, Sylvia Girel, François Mairesse

Résumé

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La dégradation ou la destruction volontaire de biens symboliques est un phénomène omniprésent dans l'histoire humaine. Souvent, les œuvres ont été endommagées parce qu’elles incarnaient des divinités, des représentants du pouvoir, un imaginaire spirituel ou social. Avec l’avènement des musées et la transformation du statut des œuvres qu’ils conservent, ce phénomène adopte de nouvelles formes.Les atteintes portées intentionnellement à l’intégrité d’œuvres d’art, lorsqu’elles se produisent dans des musées, sont porteuses d’enjeux spécifiques, que cette thèse a pour objet d’analyser. Aujourd’hui, elles sont généralement désignées par le terme de vandalisme, qui véhicule des représentations qu’il s’agit d’interroger. Cette recherche, prenant appui sur l’analyse d’un corpus de cas de vandalisme perpétrés entre 1970 et 2014 sur des œuvres exposées dans des musées d’art, en Europe et en Amérique du Nord, s’attache, dans une perspective sociologique, à examiner les ressorts de ces actes, mais aussi les diverses réactions qu’ils suscitent. Celles-ci peuvent être saisies dans leur variabilité ; la confrontation de discours et de points de vue recueillis au cours d’entretiens avec divers acteurs concernés par le phénomène contribue à porter au jour des dispositions contrastées à l’égard des œuvres d’art. L’analyse de la réception sociale de ces actions constitue une voie d’accès privilégiée pour appréhender certains mécanismes de disqualification, y compris au sein du champ artistique. Certains de ces gestes sont en effet réalisés dans une optique de création ou de dialogue artistique : ils font ici l’objet d’une attention particulière en raison de ce qu’ils peuvent mettre en lumière du fonctionnement du milieu de l’art.