Thèse soutenue

Les Aveux imaginaires : scénographie de la confession dans le roman du XIXe siècle (Angleterre, France, Russie)

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Auteur / Autrice : Nicolas Aude
Direction : Karen Haddad-Wotling
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures comparées
Date : Soutenance le 06/12/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches en littérature et poétique comparées (Nanterre, Hauts-de-Seine)
Jury : Président / Présidente : Éric Dayre
Examinateurs / Examinatrices : Karen Haddad-Wotling, Éric Dayre, Catherine Géry, Julia Kristeva, Franc Schuerewegen
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Dayre, Catherine Géry

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Il s’agit de repenser les rapports entre littérature et aveu religieux dans le cadre d’une archéologie de l’autofiction contemporaine. En prenant en compte la construction mythique et fantasmatique du « Roman du XIXe siècle » comme paradigme du livre public, cette thèse envisage la scène romanesque de confession comme le lieu d’un métadiscours : ce dernier a pour objet le bouleversement des rapports entre espace public et sphère intime après le tournant de l’expressivisme romantique. Ce bouleversement nous paraît avoir été illustré diversement par six autrices et auteurs issus des espaces anglais, français et russe : Ann Radcliffe, Charlotte Brontë, George Sand, Fédor Dostoïevski, Maxime Gorki et Georges Bernanos. L’étude comparatiste de ces six œuvres déplace la question générique des confessions littéraires en resituant leurs scénographies dans la tradition religieuse et romanesque des mystères. La théâtralité de ces scènes de confession atteste, par ailleurs, une pénétration du mode de représentation dramatique sur le mode narratif. Ce dernier phénomène peut être abordé dans une perspective microsociologique, attentive aux inflexions historiques de la dramaturgie sociale comme aux ruptures de la présentation de soi. La scénographie des aveux imaginaires s’intègre enfin dans une histoire de l’aventure interprétative moderne et notamment dans celle de la critique littéraire, marquées, au XIXe siècle, par un processus de laïcisation de l’âme et par le triomphe d’une nouvelle culture de l’enquête. Si l’intériorité du sujet devient progressivement dans le roman l’objet d’un spectacle, elle parvient aussi, à travers les méandres de l’écriture, à se dérober aux nouvelles exigences de la visibilité.