Thèse soutenue

Qui parle ? : poétiques et politiques de l'énonciation à l'ère de l'Anthropocène

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Auteur / Autrice : Aliocha Imhoff
Direction : Françoise Parfait
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et sciences de l'art
Date : Soutenance le 05/11/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Delbard
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Parfait, Jacinto Lageira, Jennifer A. González
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Citton

Mots clés

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Résumé

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La question d’une politique de l’énonciation et des dispositifs formels qui la rendent possible structure de nombreux débats contemporains sur l’art. En 1972, Gilles Deleuze disait à Michel Foucault « vous nous avez enseigné l’indignité qu’il y a à parler pour les autres », ouvrant avec d’autres, le grand questionnement féministe, queer et postcolonial qui se tiendrait jusqu'à nous aujourd'hui. Lorsque l’on se demandait alors « qui parle ? », une série d’enjeux s’ouvraient, interrogeant l’histoire du cinéma documentaire, les écritures pronominales, les mécanismes du regard, autant que les instances qui structurent la parole démocratique, la légitimité du chercheur, les politiques identitaires, les sciences et ses procédures, la psychanalyse, etc. Aujourd’hui, c’est la voix silencieuse du monde qui nous rattrape, alors qu’avec l’ère de l’Anthropocène, des dispositifs d’inclusion des non-humains (animaux, végétaux, objets, etc.) se multiplient, qui en appellent à des procédés de traduction, d’éco-diplomatie, d’attention, de porte-parolat. Comment prendre en compte ce qu’ils ont à nous dire ? Et en d’autres termes, que fait l'Anthropocène aux épistémologies du point de vue et à la question « Qui parle ? ». Depuis ces questions travaillées par le biais des œuvres (principalement des images en mouvement et issues du tournant assembléiste de l’art) et depuis l’horizon d’une démocratie plus qu’humaine, ce cheminement nous amènera à envisager l’espace de l’art comme le lieu privilégié depuis lequel reformuler une politique de l’énonciation qui ne reposerait plus seulement sur une morale du minoritaire, mais sur une politique du silence et des incommensurables.