Bollywood Film Traffic. Circulations des films hindis au Moyen-Orient (1954-2014)
Auteur / Autrice : | Nemesis Srour |
Direction : | Catherine Servan-Schreiber |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance le 17/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jocelyne Dakhlia |
Examinateurs / Examinatrices : Jocelyne Dakhlia, Philippe Bouquillion, Stéphane Dorin, Kristian Feigelson, Claude Forest, Dominique Marchetti |
Résumé
En 1965, la présence de films indiens dans la région arabe fait débat. La popularité des films indiens est perçue comme une « invasion » par certains, tandis que les raisons de ce succès sont formulées en termes essentialistes, comme « une sorte de spontanéité innée » par l’historien du cinéma Georges Sadoul (Centre interarabe du cinéma et de la télévision 1965). Pour restituer ces ambivalences, l’objet de ce travail n’a pas été d’offrir les arguments d’une connivence culturelle entre les films indiens et les pays arabes, mais de documenter les circulations des films, participant d’une histoire globale des circuits cinématographiques Sud-Sud. Cette recherche articule les modalités de circulations des films indiens sur le temps long, de 1954 à 2014, afin de restituer à ces échanges cinématographiques toute leur historicité. Interroger le Moyen-Orient depuis l’industrie cinématographique indienne formule une vision alternative de cette région. Elle contribue à donner leur place à des acteurs méconnus, à faire une histoire des distributeurs et des salles de cinéma au regard des circuits des films indiens. Simultanément, entreprendre cette histoire nécessite de comprendre comment l’industrie de Bombay perçoit et investit les territoires étrangers pour la diffusion de ses films. Revenir aux processus de circulations en eux-mêmes sur une période de 60 ans ouvrait la porte aux aspérités, aux trébuchements des récits. Une ethnographie transnationale des réseaux de circulations des films hindis à Beyrouth, au Caire et à Dubaï, montre des territoires différemment perméables. Dans une démarche qui documente les circuits de cinéma et en distingue les agents, ce travail s’attache à faire une anthropologie historique de la filière de la distribution. La typologie des réseaux signale leur plasticité et montre toute l’ingéniosité des acteurs de la diffusion, s’adaptant, se modulant et anticipant même les mutations historiques de la région.