Essais 4D multimodaux et simulations numériques appliqués à l'étude de la plasticité cristalline
Auteur / Autrice : | Clément Ribart |
Direction : | Henry Proudhon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanique |
Date : | Soutenance le 15/01/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Ingénierie des Systèmes, Matériaux, Mécanique, Énergétique (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ENSMP MAT. Centre des matériaux (Evry, Essonne) |
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Véronique Doquet |
Examinateurs / Examinatrices : Henry Proudhon, Sophie Berveiller, Manas Vijay Upadhyay, Stéphane Berbenni, Wolfgang Ludwig, Damien Texier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Berveiller, Manas Vijay Upadhyay |
Résumé
Comprendre les liens étroits entre microstructure et propriétés est un objectif majeur pour la conception de matériaux de structure. Les métaux présentent une organisation polycristalline hétérogène qui pilote leur performance, d’où la nécessité d’accéder aux quantités mécaniques d’intérêt à l’échelle granulaire, voire intragranulaire. Un large éventail de techniques de caractérisation permet désormais d’observer ces échelles. Des avancées récentes sur les techniques RX, en synchrotron ou en laboratoire, ont contribué à l’essor des expériences multimodales, notamment par la réalisation d’essais in situ en volume non destructifs. En particulier la Tomographie par Constraste de Diffraction (DCT), appartenant à la famille des techniques d’Imagerie de Microstructure par Diffraction (DMI), permet de reconstruire des cartographies 3D de grains avec leurs orientations associées et une morphologie fidèle de la réalité. Les jumeaux numériques obtenus peuvent être utilisés directement pour des simulations. Cette convergence améliorée des modalités expérimentales ou numériques permet d’envisager des jeux de données massifs et unifiés. Cela constitue une opportunité pour mieux appréhender la complexité des mécanismes physiques. L’objectif principal de cette thèse est de contribuer, sur des cas concrets, à démontrer le potentiel de cette approche. Nous introduisons deux jeux de données multimodaux in situ appliqués à l’étude des premiers stades de la plasticité cristalline sur un titane commercialement pur. Nous évaluons d’abord les performances des techniques EBSD, DCT synchrotron et LabDCT utilisées. Une solution de recalage statistique permet de comparer rigoureusement ces modalités. Des mécanismes caractéristiques de plasticité sont ensuite statistiquement mis en évidence en surface et en volume (rotation des grains, glissement plastique et transmission intergranulaire, accumulation de dislocations GND aux joints de grains), ainsi que la formation de sous-grains, observation inédite uniquement permise par mesure DCT. La simulation FFT réalisée sur un volume DCT a permis en outre de valider les performances du modèle de plasticité cristalline continu sauf au voisinage des précipités non modélisés. Le dernier chapitre présente une étude numérique complémentaire des performances de l’algorithme LabDCT, commercialisé parXNovo Technology, sur une microstructure à l’état déformé. Cette étude s’inscrit dans la dynamique d’étendre les capacités de reconstruction des techniques DMI. Nous avons établi des performances satisfaisantes de l’algorithme pour suivre les rotations des grains au cours de la déformation. Par contre le programme n’est pas capable de reconstruire un champ intragranulaire d’orientations fiables.