Thèse soutenue

Développement et applications cliniques de nouveaux biomarqueurs en imagerie TEP au 18F-FDG dans les lymphomes

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Auteur / Autrice : Anne-Ségolène Cottereau
Direction : Irène Buvat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Imagerie et physique médicale
Date : Soutenance le 31/01/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Electrical, optical, bio-physics and engineering
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'imagerie translationnelle en oncologie (Orsay, Essonne ; 2020-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sciences de l'ingénierie et des systèmes (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Clerc
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Kraeber-Bodéré, Stéphane Chauvie, Pierre Vera, Catherine Thieblemont, Michel Meignan
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Kraeber-Bodéré, Stéphane Chauvie

Résumé

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Au cours des dernières décennies, le FDG-PET/CT est devenu essentiel pour le bilan d’extension des lymphomes en raison de sa grande sensibilité pour la détection des lésions. Récemment, le volume métabolique tumoral total (TMTV), mesuré sur la TEP pré-thérapeutique, correspondant à la somme du volume métabolique de chaque lésion, a été proposé par plusieurs groupes comme un facteur pronostique prometteur dans les lymphomes mais principalement à partir de séries rétrospectives et sans méthodologie uniformément établie, ce qui freine son utilisation en pratique courante. L'objectif de cette thèse était de proposer et d'analyser différentes caractéristiques extraites des images TEP pré-thérapeutiques afin de mieux caractériser le lymphome au diagnostic puis de les associer à d'autres données (eg, cliniques) afin de définir une signature utile pour orienter la stratégie thérapeutique. Dans ce contexte, nous nous sommes concentrés sur deux cohortes prospectives de patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), le sous-type de lymphome le plus courant chez l'adulte. Dans un premier temps, nous avons démontré que le TMTV restait un facteur pronostique fort dans une cohorte de patients âgés répondeurs au traitement standard de première ligne. Nous avons construit un nouveau score, combinant un TMTV élevé avec un statut ECOG supérieur ou égal à 2 pour identifier, dès le diagnostic, la population à risque élevé de rechute malgré une réponse initiale, population actuellement non identifiée au moyen des indices pronostiques utilisés tels que l'IPI. Nous avons par la suite étendu cette simple combinaison à 2300 patients DLBCL de tous âges issus d'une étude de collaboration internationale. Afin d'automatiser davantage la mesure du TMTV, nous avons participé à l’évaluation d’une méthode d'apprentissage profond appelée « PARS » développée par Siemens, qui distingue la fixation pathologique du FDG par la tumeur de la fixation physiologique par les structures adjacentes. Nous avons montré que le TMTV dérivé de cette méthode automatisée était cohérent avec le TMTV obtenu par un lecteur expérimenté et conservait la même valeur pronostique. Une autre étape vers une méthodologie commune de mesure du TMTV a été réalisée dans le cadre du projet LYLO. À partir d'un exercice d'annotation où 12 experts ont classé indépendamment les résultats de 4 méthodes de segmentation pour chaque lésion préalablement identifiée, il est apparu qu'idéalement, différentes lésions devraient être segmentées en utilisant différentes méthodes. Une méthode d'apprentissage automatique déterminant pour chaque lésion la méthode de segmentation la plus appropriée n'a cependant pas encore surpassé la méthode Nestle, basée sur le contraste, appliquée à toutes les lésions.A l'aide du logiciel LIFEx, nous avons développé et testé de nouveaux paramètres TEP reposant sur la mesure de distances 3D pour caractériser la distribution spatiale de la charge tumorale dans l’organisme. Plusieurs mesures de distance entre les lésions lymphomateuses permettaient de prédire la survie et notamment un des paramètres les plus simples, Dmax, qui est la distance entre les deux lésions les plus éloignées au sein du patient. Nous avons confirmé sa valeur pronostique dans une autre cohorte, indépendamment du TMTV. Ainsi, la combinaison du TMTV, un substitut de la charge tumorale, avec Dmax, une caractéristique reflétant la propagation de la maladie, donne une description beaucoup plus précise de la maladie lymphomateuse et améliore la stratification du risque des patients dès le diagnostic. Ces deux facteurs TEP simples permettent d’identifier les patients à haut risque, qui ne sont pas traités efficacement avec les schémas thérapeutiques actuels, et pourraient ainsi permettre de sélectionner les patients les plus à même de bénéficier de stratégies thérapeutiques innovantes, dans le but d’améliorer leur pronostic.