Thèse soutenue

Valorisation des gastéropodes marins en écotoxicologie par l’étude de leur diversité génétique et leurs réponses aux perturbations environnementales

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Auteur / Autrice : Mariem Zaidi
Direction : Vincent LeignelHabib Ayadi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie marine. Ecotoxicologie
Date : Soutenance le 17/06/2022
Etablissement(s) : Le Mans en cotutelle avec Université de Sfax. Faculté des sciences
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la mer et du littoral (Plouzané)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Biologie des Organismes, Stress, Santé, Environnement (Le Mans) - Biologie des Organismes- Stress- Santé- Environnement [Le Mans Université] / BiOSSE
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Vincent Leignel, Habib Ayadi, Amélie Châtel, Zaher Drira, Amel Hamza-Chaffai, Jasmine Nahrgang
Rapporteurs / Rapporteuses : Imed Messaoudi, Marc Pagano

Résumé

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L’étude de l’impact des pollutions anthropiques sur les organismes vivants est devenue un enjeu social majeur. Dans ce contexte, l’objectif de ce travail de thèse a été d’évaluer l’utilisation des gastéropodes de type patelles (Patellogastropoda) et littorines (Caenogastropoda) comme organismes indicateurs de la qualité de leur environnement marin. Trois espèces ont été incluses dans ce travail : deux espèces de patelles (Patella caerulea, patelle méditerranéenne ; P. vulgata, patelle d’Atlantique) et une espèce de littorine (Littorina littorea, bigorneau commun). La variabilité génétique de ces espèces a été appréhendée par l’usage des marqueurs génétiques (ADNmt : COI, D-Loop ou ADNr : ITS) afin de comprendre comment s’effectuent les réseaux d’interconnexion entre différentes populations. Cette étape a permis de mettre en évidence l’homogénéité génétique de ces espèces le long de leurs aires de répartition. Une légère différenciation génétique du Nord au Sud en Atlantique est observable pour L. littorea et P. vulgata tandis que P. careulea est sans structuration génétique en Méditerranée (ceci pourrait être notamment expliqué par les courants marins assurant une large dispersion des stades larvaires). Une approche écotoxicologique in situ sur la patelle méditerranéenne (P. caerulea) prélevée le long des côtes tunisiennes [Nord au Sud : Cap Bon (CB), Chebba (C), Kerkennah (K) et Gabès (G)] a été réalisée en déterminant l’accumulation de métaux (Cd, Cu, Fe, Ni, Pb et Zn) dans l'eau et dans les tissus des patelles, en évaluant les réponses enzymatiques biochimiques antioxydantes (CAT, SOD, GPx) et la péroxydation lipidique (MDA). L’étude a montré un gradient de contamination métallique croissant du Nord vers le Sud (les stations ont été classées comme suit : CB<C<K<G) illustrée également par une variation inter-sites du taux de métaux dans les tissus de P. caerulea et au niveau des taux de réponses antioxydantes. Une approche écotoxicologique ex situ (en laboratoire) a été développée sur les modèles Atlantique (P. vulgata, L. littorea) pour estimer leurs sensibilités aux métaux (aluminium, plomb) lors de contamination aigüe (96h) en définissant leurs courbes dose/réponse et leurs niveaux de réponses enzymatiques antioxydantes lors d’intoxication à EC30 (96h). Les résultats ont révélé une sensibilité plus forte de P. vulgata aux métaux testés que pour la littorine. Cette différence pourrait s’expliquer par la présence d’un opercule chez la littorine jouant le rôle potentiel de tissu d’accumulation de polluants et permettant aussi à l’animal de se protéger dans sa coquille (minimisant le contact avec les métaux). De plus, les deux espèces testées pourraient présenter une efficacité de mécanisme de détoxication. En conclusion, ce travail montre que les gastéropodes marins, modèle écologiquement intéressant car assurant plusieurs fonctions (brouteur, carnivore, détritivore), et entrant dans l’alimentation humaine, peuvent être de bons indicateurs de la présence de pollution métallique mais que des différences de sensibilité existent selon les espèces utilisées notamment si l’espèce présente un opercule ou pas.