Thèse soutenue

Mise en évidence in situ et modélisation in vitro de traces biologiques pour optimiser leur prélèvement et les qualifier à des fins d’identification génétique en criminalistique

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Auteur / Autrice : Mathilde Recipon
Direction : Olivier Gallet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé - Cergy
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et ingénierie (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Equipe de recherche sur les relations matrice extracellulaire-cellules (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Jury : Président / Présidente : Karine Anselme
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Gallet, Frank Crispino, Vincent Castella, Émilie Simon, Johanne Leroy-Dudal, Sabrina Kellouche, Sylvain Hubac
Rapporteurs / Rapporteuses : Frank Crispino, Vincent Castella

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les traces biologiques, d’où est issu l’ADN, revêtent une importance capitale dans la résolution des affaires criminelles. Cependant, certaines traces biologiques vont poser problème aux investigateurs car elles ont la particularité d’être invisibles à l’œil nu et non décelables par les outils de détection habituels. Il s’agit des traces de contact. Celles-ci résultent du transfert de cellules déposées par un individu sur un objet lors d’un contact physique. Les investigateurs vont les prélever à l’aveugle. Le risque est de cibler une zone non pertinente et, par conséquent, d’obtenir un profil génétique non informatif. À titre d’exemple, à l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN), 80 % des prélèvements de traces biologiques, provenant de scènes de crimes, sont des traces de contact mais seul 30 % de ces prélèvements permet in fine d’obtenir un profil génétique exploitable. Il s’agit donc d’un véritable défi pour le monde forensique que de détecter, de caractériser et d’optimiser le prélèvement des traces de contact en mettant en œuvre des outils adéquats pour leur exploitation. Une première partie a consisté à développer des modèles in vitro de traces biologiques. Des supports ont été sélectionnés pour être représentatifs d’objets retrouvés sur une scène de crime. Après avoir procédé à la caractérisation physico-chimique des supports, des cellules caractéristiques, les kératinocytes, ou des traces digitales ont été apposées sur les différents supports. Nous avons pu démontrer que les cellules présentaient des morphologies différentes en fonction des caractéristiques physico-chimiques des supports. Nous avons aussi montré que des cellules épithéliales (les kératinocytes) présentent des structures cellulaires qui persistent dans le temps même si le support a été placé pendant deux mois à l’extérieur et a été exposé aux aléas climatiques. La deuxième partie s’est concentrée sur l’élaboration d’une stratégie de détection des traces par des cibles moléculaires et cellulaires grâce aux modèles in vitro. Nous avons pu prouver que certaines cibles cellulaires, glucidiques et l’ADN, pouvaient être détectées sur les modèles in vitro. De plus, nous avons également été capables de détecter ces cibles au bout de deux mois dans des conditions les plus défavorables pour leur préservation (à l’extérieur). Enfin, la compatibilité de l’utilisation de ces marqueurs cellulaires et moléculaires avec l’analyse génétique a été démontrée. La troisième partie a permis d’optimiser le recouvrement du matériel biologique par écouvillonnage à l’aide d’un dispositif adapté : le microFLOQ® (développé par l’IRCGN et la société Copan (Brescia, Italie)). Afin de pouvoir collecter le maximum de matériel génétique et notamment ce qui est piégé dans les fibres de l’écouvillon, une étape d’élution après le prélèvement est proposée. Nous avons pu ainsi démontrer qu’à l’aide de milieux tamponnés et sans interférer avec l’analyse génétique, le matériel biologique peut être élué et des profils génétiques exploitables peuvent être obtenus. Cette méthodologie nous permet de faire des réplicas des analyses et ainsi ne pas perdre d’information en particulier dans le cadre de prélèvement des traces de contact. En conclusion, le travail réalisé a permis de développer des modèles in vitro de traces de contact les plus conformes à la réalité de terrain. Ces modèles ont permis de mettre en place une stratégie de détection des traces biologiques au laboratoire in vitro et in situ, ainsi qu’une optimisation du recouvrement du matériel biologique compatible avec l’analyse génétique. Dans la perspective du travail réalisé, les preuves de concept d’une stratégie et d’une méthodologie de détection sont apportées pour un développement opérationnel sur une scène de crime. En parallèle, une procédure standardisée de prélèvement de traces de contact à l’aide des modèles in vitro pour pouvoir récupérer l’essentiel de l’information biologique est proposée.