L'écriture en derniers lieux. Le processus de finition dans les épreuves typographiques des Rougon-Macquart d'Émile Zola
Auteur / Autrice : | Hortense Delair |
Direction : | Olivier Lumbroso |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance le 16/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Pagès |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Lumbroso, Alain Pagès, Anne Herschberg-Pierrot, Adeline Wrona, Rudolf Mahrer | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Herschberg-Pierrot, Adeline Wrona |
Résumé
L’épreuve typographique, premier état imprimé du texte littéraire et l’un des derniers documents de travail avant son édition, se situe au carrefour des logiques d’écriture et de production du second XIXe siècle. La campagne d’écriture dont elle est le lieu participe de ce statut liminaire : la finition, effectuée de façon manuscrite dans les marges de la page imprimée, favorise le passage du texte d’un support et d’un public à l’autre. Aux enjeux rassurants de mise en fin voire d’amélioration du texte littéraire que l’on tend à lui prêter, elle oppose une logique processuelle : dans le cas des Rougon-Macquart, non seulement le texte de l’épreuve est constitué des interactions de l’écriture manuscrite et du texte imprimé, mais il est intégré à des logiques intra- et intertextuelles, au sein du dossier génétique, des dossiers de la série et de l’œuvre toute entière. La finition favorise ainsi le continuum critique de la génétique scriptique à la génétique scénarique, de la petite à la grande échelle. La finition zolienne participe ainsi de la poétique de l’auteur : si elle invente et développe peu, contrairement à celle de Balzac, elle précise, condense, déforme la réalité représentée au gré des normes (les critères orthotypographiques), des tendances (les principes du « style impressionniste »), des théories (le naturalisme) voire des influences extérieures (censure, événements politiques, présence accrue du « lecteur virtuel »), mais aussi de la fiction et du tempérament de Zola. En faisant porter l’accent sur le détail textuel au service de la « masse », la finition rappelle l’existence et les caractéristiques d’un style zolien au service de l’effet romanesque.