Thèse soutenue

De la modélisation mécanistique des voies de signalisation dans le cancer à l’interprétation des modèles et de leurs apports : applications cliniques et évaluation statistique

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Auteur / Autrice : Jonas Béal
Direction : Emmanuel BarillotAurélien Latouche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génomique
Date : Soutenance le 23/09/2020
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cancer et génôme: Bioinformatique, biostatistiques et épidémiologie d'un système complexe - Cancer et génome: Bioinformatique, biostatistiques et épidémiologie d'un système complexe
établissement opérateur d'inscription : Institut Curie (Paris ; 1978-....)
Jury : Président / Présidente : Denis Thieffry
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Barillot, Aurélien Latouche, Denis Thieffry, Adeline Leclercq-Samson, Lodewyk Wessels, Emilie Lanoy
Rapporteurs / Rapporteuses : Adeline Leclercq-Samson, Lodewyk Wessels

Résumé

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Au delà de ses mécanismes génétiques, le cancer peut être compris comme une maladie de réseaux qui résulte souvent de l’interaction entre différentes perturbations dans un réseau de régulation cellulaire. La dynamique de ces réseaux et des voies de signalisation associées est complexe et requiert des approches intégrées. Une d’entre elles est la conception de modèles dits mécanistiques qui traduisent mathématiquement la connaissance biologique des réseaux afin de pouvoir simuler le fonctionnement moléculaire des cancers informatiquement. Ces modèles ne traduisent cependant que les mécanismes généraux à l’oeuvre dans certains cancers en particulier.Cette thèse propose en premier lieu de définir des modèles mécanistiques personnalisés de cancer. Un modèle générique est d’abord défini dans un formalisme logique (ou Booléen), avant d’utiliser les données omiques (mutations, ARN, protéines) de patients ou de lignées cellulaires afin de rendre le modèle spécifique à chacun. Ces modèles personnalisés peuvent ensuite être confrontés aux données cliniques de patients pour vérifier leur validité. Le cas de la réponse clinique aux traitements est exploré en particulier dans ce travail. La représentation explicite des mécanismes moléculaires par ces modèles permet en effet de simuler l’effet de différents traitements suivant leur mode d’action et de vérifier si la sensibilité d’un patient à un traitement est bien prédite par le modèle personnalisé correspondant. Un exemple concernant la réponse aux inhibiteurs de BRAF dans les mélanomes et cancers colorectaux est ainsi proposé.La confrontation des modèles mécanistiques de cancer, ceux présentés dans cette thèse et d’autres, aux données cliniques incite par ailleurs à évaluer rigoureusement leurs éventuels bénéfices dans la cadre d’une utilisation médicale. La quantification et l’interprétation de la valeur pronostique des biomarqueurs issus de certains modèles méchanistiques est brièvement présentée avant de se focaliser sur le cas particulier des modèles capables de sélectionner le meilleur traitement pour chaque patient en fonction des ses caractéristiques moléculaires. Un cadre théorique est proposé pour étendre les méthodes d’inférence causale à l’évaluation de tels algorithmes de médecine de précision. Une illustration est fournie à l’aide de données simulées et de xénogreffes dérivées de patients.L’ensemble des méthodes et applications décrites tracent donc un chemin, de la conception de modèles mécanistiques de cancer à leur évaluation grâce à des modèles statistiques émulant des essais cliniques, proposant ainsi un cadre pour la mise en oeuvre de la médecine de précision en oncologie.