L'identité juive inassimilable ˸ récits singuliers d'ascension sociale au XXe siècle. Irène Némirovsky, Albert Cohen et Joseph Roth
Auteur / Autrice : | Valeria Dei |
Direction : | Carole Ksiazenicer-Matheron, Stefano Brugnolo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 04/10/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Gabriella Bosco |
Examinateurs / Examinatrices : Carole Ksiazenicer-Matheron, Stefano Brugnolo, Gabriella Bosco, Philippe Zard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail se propose d’analyser la représentation de la condition juive dans les romans d’Irène Némirovsky, d’Albert Cohen et de Joseph Roth, en explorant le thème d’une marginalité toujours en équilibre instable entre assimilation et in-assimilation, dont le juif est au XXe siècle le représentant le plus emblématique. En effet, les protagonistes issus de notre corpus sont en majorité des juifs ayant abandonné leur monde d’origine pour tenter, sans succès, de s’intégrer dans la société bourgeoise occidentale, demeurant ainsi entre assimilation et assimilation manquée. Bien que les thématiques de la marginalité et de l’assimilation juive soient spécifiques, notre hypothèse est que le matériel juif qui imprègne notre corpus a été élaboré pour le transformer en paradigme de situations d’intérêt universel, plus généralement humain. Nous appuyant sur les concepts de paria et de parvenu forgés par Hannah Arendt, nous établissons une analogie féconde entre les dynamiques de l’assimilation juive et celles du processus d’élévation sociale propres à toute la société bourgeoise, celle-ci étant par excellence une classe de parvenus. En ce sens, le roman français d’ascension sociale du XIXe siècle devient l’un des modèles possibles des œuvres de notre corpus, nous permettant par ailleurs de mêler le discours autour de cette thématique à un discours de genre littéraire. Grâce à cette comparaison avec les textes de la tradition française, nous visons à montrer la manière dont les œuvres de Némirovsky, Cohen et Roth, décrivant les apories du procès d’assimilation juive, nous révèlent les contradictions de l’intégration et les illusions d’égalité sociale sur lesquelles la société bourgeoise moderne se fonde.