Thèse soutenue

Réhabiliter et ré-habiter le patrimoine bâti : analyse du rôle du projet d'architecture dans la construction du développement territorial

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Auteur / Autrice : Lucie Boissenin
Direction : Romain LajargeAnne Coste
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture
Date : Soutenance le 19/10/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Architecture, environnement et cultures constructives (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Gilles Novarina
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Veschambre, Andrea Pane
Rapporteurs / Rapporteuses : David Fanfani, Alessia de Biase

Résumé

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La thèse interroge le rôle du projet d’architecture, relatif au patrimoine bâti, dans la construction de processus de développement territorial. Le développement territorial induit des améliorations d'ordre économique, social, environnemental et politique dans un territoire, et notamment une « augmentation de la capacité des acteurs à maîtriser les dynamiques d’évolution qui les concernent » (Deffontaines, Marcelpoil, Moquay, 2001). Ce dernier point est primordial : l’un des enjeux majeurs du développement territorial est la construction d’un collectif d’acteurs territorialisés, qui par leurs actions conjointes et quotidiennes, apporteront ces améliorations à leur cadre de vie. Le patrimoine bâti est vecteur de mobilisation collective. Si un objet est menacé, un groupe social tend à lui reconnaître une valeur et à agir pour sa sauvegarde ; il s’agit du principe de la patrimonialisation. L’un des moyens pour sauver le patrimoine bâti est de lui trouver une nouvelle destination d’usage, une utilité dans le présent. Cela passe par une transformation de ce bâti et donc par un projet d’architecture. Ce dernier est déjà un temps d’action collective, où se rencontrent et échangent des personnalités multiples ainsi que leurs compétences et points de vue respectifs.La thèse propose alors de vérifier l’hypothèse selon laquelle, lorsqu’il concerne un bâti patrimonialisé par des acteurs locaux, le projet d’architecture peut être un outil pertinent pour la construction d’un collectif d’acteurs territorialisés. En d’autres termes, il susciterait l’autoorganisation et l’union des forces des acteurs, motivées par la réalisation d’objectifs partagés quant à la transformation de leur cadre de vie. Pour aborder cette question, la thèse prend appui sur un socle théorique composé d’une part des écrits de l’École Territorialiste italienne, et en particulier des ouvrages-clés d’Alberto Magnaghi tels que Le Projet Local (Magnaghi, 2010 ; 2000) et La conscience du lieu (Magnaghi, 2017). D’autre part sont convoquées les recherches françaises en sciences territoriales, autour des termes de développement territorial et de ressource territoriale (Lajarge, 2012 ; Gumuchian, Pecqueur, 2007 ; Raffestin, 2019, 1980). Outre les apports théoriques, la thèse se nourrit d’une enquête de terrain menée principalement en Irpinia, dans le sud de l’Italie, et d’une analyse plus ponctuelle de projets d’architecture en France.