Thèse soutenue

La défamiliarisation d'une langue à l'autre : traduire la voix de l'enfant-narrateur en français

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Auteur / Autrice : Virginie Buhl
Direction : Isabelle Collombat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Traductologie
Date : Soutenance le 15/01/2021
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CLESTHIA (Paris)
Jury : Président / Présidente : Clíona Ní Ríordáin-O'Mahony
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Collombat, Clíona Ní Ríordáin-O'Mahony, Virginie Douglas, Nicolas Froeliger
Rapporteurs / Rapporteuses : Virginie Douglas, Nicolas Froeliger

Résumé

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Cette thèse est consacrée à l’étude des enjeux traductifs soulevés par la voix de l’enfant-narrateur en littérature générale. Le corpus est composé de quatre romans anglo-saxons contemporains destinés à un lectorat adulte ̶ Room (E. Donoghue), Rocks in the belly (J. Bauer), Pigeon English (S. Kelman) et Riddley Walker (R. Hoban) ̶ et de leurs traductions françaises. Les apports croisés de la socio-traductologie, de la critique littéraire et des théories de la fiction sous-tendent et nourrissent un discours épistémologique émanant de la pratique réflexive d’une traductrice qui a choisi un corpus constitué en partie de ses propres traductions. Ce discours contrastif, linguistique et réflexif porte à la fois sur la traduction comme poïésis ou création textuelle, comme agir professionnel et comme vécu individuel. Ces différentes facettes de l’activité traductive sont étroitement associées à la flexibilité dans les postures adoptées par la praticienne dans la relation textuelle qu’elle noue avec la voix narrative perçue dans le texte de départ. La méthodologie adoptée repose non seulement sur l’analyse comparative des textes sources et cibles mais aussi sur l’écriture de transcréations qui offrent un support expérimental au discours réflexif axé sur les romans étudiés et sur l’écriture traductive. En effet, la narration décentrée et l’esthétique de la défamiliarisation mises en œuvre pour représenter un style cognitif juvénile font du corpus étudié un matériau textuel propice à l’étude des degrés de créativité inhérents à toute écriture traductive. L’écriture de transcréations conçues comme traductions libres, inspirées de la poétique des textes étudiés, correspond donc au plus grand degré de créativité en traduction. Une telle pratique de la traduction libre constitue également le support d’une pédagogie expérimentale et réflexive de la traduction professionnelle, destinée à des praticien•nes qui envisagent de se tourner vers la traduction littéraire ou vers la traduction éditoriale, journalistique ou technique.